Fini la gratuité ! Les étudiants qui voudront intégrer une classe préparatoire aux grandes écoles devront vraisemblablement s'acquitter à l'avenir de droits d'inscription, comme leurs petits copains qui rejoignent les bancs de l'université. Certains députés réunis en Commission en ont décidé ainsi, en acceptant hier un amendement au projet de loi sur la recherche et l'enseignement supérieur (lequel doit encore être voté à l'Assemblée nationale).
Actuellement, les classes prépa situées au sein de lycées publics accueillent les élèves gratuitement, dans la foule de leur scolarité gratuite. Or le profil social de ces élèves, souvent issus de milieux favorisés –la moitié d'entre eux ont des parents cadres supérieurs-, rend la gratuité de leur année d'étude supérieure, voire de leurs deux ans (ou trois ans, s'ils « cubent » !) illégitime aux yeux de certains. D'autant qu'un élève de prépa coute cher à l'Etat ! En moyenne 15 240 euros par an, soit près du double d'un étudiant à la fac (8 080 euros). Or leur imposer des frais d'inscription rapporterait environ 9 millions d'euros chaque année à l'Etat.
Les élèves boursiers -environ un tiers des effectifs- pourraient tout de même bénéficier d'une dérogation.
Les syndicats désapprouvent cette idée, en expliquant notamment que les élèves paient déjà cher les inscriptions aux concours, parfois plusieurs centaines d'euros en fin d'année.