Le gouvernement va lancer une bouée de sauvetage à La Poste, dont l'activité courrier s'est effondrée depuis le début de l'épidémie. Avec la crise sanitaire, les Français boudent le courrier…
Le courrier n'est plus dans les petits papiers des Français. Les clients de La Poste s'en détournent depuis des années en raison de l'explosion du numérique, et la crise sanitaire n'a rien arrangé. La peur de la contamination a propulsé l'usage de l'e-mail et des messageries instantanées, ne laissant plus au courrier que la portion congrue. Selon La Poste, la quantité de courrier a été divisée par deux durant le confinement. Et il est peu probable que les Français reviennent un jour vers ce mode de communication. Philippe Wahl, le PDG de l'entreprise, a expliqué mi-novembre que les comptes de La Poste seraient « dans le rouge » en 2020. Et que le « choc » de l'épidémie va déséquilibrer pour l'avenir le service universel du courrier, « qui sera lourdement déficitaire pour 2021 et les années qui suivent ».
Bouée de sauvetage
Selon France Info, le gouvernement s'apprête à aider La Poste à hauteur de 66 millions d'euros. Un montant qui s'inscrit dans le cadre des 20 milliards d'euros annoncés la semaine dernière par Bruno Le Maire pour soutenir les entreprises en difficulté. Elles sont nombreuses : bars, restaurants, salles de sport qui pourraient rouvrir le 20 janvier (mais le ministre de l'Économie ne s'y est pas engagé), mais aussi cinémas et théâtres qui auraient dû être ouverts depuis le 15 décembre. Le niveau des cas de contamination est malheureusement encore trop élevé.
Une activité courrier en berne
Ces 66 millions d'euros ont été intégrés dans le projet de loi de finances, en discussion à l'Assemblée nationale en deuxième lecture. L'arbitrage de l'aide pour La Poste a été pris le week-end dernier. Cette aide devrait permettre à l'entreprise de se remettre sur les bons rails, en épongeant les pertes subies par la chute de l'activité courrier. Mais il faudra trouver d'autres sources de revenus ou réduire la voilure dans l'avenir, car cette activité ne reviendra pas, ou alors pas de manière aussi forte.