Alors que la Sécu remontait la pente escarpée d'un trou abyssal, voici que son déficit se creuse à nouveau.
Le renouveau n'aura duré que peu de temps, deux ans, pour être exact. Aujourd'hui on estime donc que le déficit de la sécurité sociale devrait se creuse à 14,3 milliards d'euros en 2013 en ce qui concerne le régime général. Soit une augmentation d'un milliard d'euros par rapport à 2012. De bien mauvaises prévisions qui ont été dévoilées jeudi devant la Commission des comptes de la Sécurité sociale.
Pourtant, le redressement des comptes de la sécurité sociale était sur la bonne voie. Après des déficits records en 2009 et 2010, dépassant les 20 milliards d'euros, les différents gouvernement, Fillon et Ayrault avaient réduit la voilure des dépenses excessives de la sécu. On aurait même pu croire à l'époque que les politiques avaient enfin trouvé la recette miracle pour sauver le système de santé français : contenir les dépenses et apporter de nouvelles recettes à l'assurance-maladie, aux retraites, aux allocations familiales et aux accidents du travail par la hausse des prix du tabac, des cotisations-retraite et des prélèvement sociaux sur l'épargne.
Mais comme toute structure aujourd'hui, la sécurité sociale a vite été rattrapée par la crise. Cette année, le rendement des prélèvements devrait progresser, mais bien moins que prévu. La faute à une masse salariale qui ne devrait augmenter que 1,3 % en 2013, contre les 2,3 % attendus. Soit un manque à gagner de 2 milliards d'euros.
Les dépenses des 4 branches de la sécurité sociale devraient de plus augmenter de 3,4 % en 2013, plus que les 3,1 % de 2012, du fait notamment du rebond des départs à la retraite, environ 715 000 nouveaux retraités dans le secteur privé, selon les estimations de la Caisse nationale d'assurance-vieillesse.
Malgré tout cela, les dépenses de l'assurance maladie devraient être légèrement inférieures à ce qui était prévu pour 2013. Le gouvernement va devoir persévérer pour revenir sur la tendance initiée par le gouvernement de François Fillon, mais la réforme des retraites approchant, ce ne sera sûrement pas une mince affaire.