On reproche souvent au législateur de ne pas être en mesure de suivre les nouvelles technologies et d’avoir toujours un temps de retard sur les pratiques des internautes… mais l’accord du Brexit frise le ridicule. Certes, le texte de plus de 2.000 pages traite de sujets bien plus importants, mais le professeur Buchanan a découvert une mention bien étrange : Netscape Communicator.
Netscape Communicator et Mozilla Mail se faufilent dans le Brexit
Dans un tweet publié le 26 décembre 2020 et repéré par la BBC, le professeur Bill Buchanan de l’université Napier d’Édimbourg dévoile que le Brexit parle de logiciels plus qu’obsolètes. À la page 921 de l’accord du Brexit, on peut lire qu’Outlook, Mozilla Mail et Nestcape Communicator 4.x sont des « logiciels e-mail modernes ». Or, si le premier continue d’être développé par Microsoft et est toujours inclus dans la suite Office, c’est loin d’être le cas des deux autres.
Mozilla Mail a depuis longtemps laissé la place au logiciel Mozilla Thunderbird, développé depuis 2003 par la fondation Mozilla.
Concernant Netscape 4.x… c’est pire : la dernière mise à jour de cette version du logiciel Netscape date d’octobre 1998, soit il y a 22 ans. Le logiciel, qui connaîtra d'autres versions durant quelques années encore, cessera définitivement d'exister en 2008.
Véritable temps de retard ou simple mégarde ?
Selon des experts, contactés par la BBC, la présence de ces logiciels complètement obsolètes (et même dangereux d’un point de vue de sécurité) serait liée à des copier-coller d’anciens textes dans l’accord du Brexit. Néanmoins, qu’aucune des personnes ayant lu le texte n’ait remarqué l'erreur a de quoi surprendre.
On peut supposer qu’au sein d’un accord aussi vaste et historique que celui pour le Brexit, la mention de quelques logiciels ne change pas la donne, mais que pointer du doigt ces erreurs aurait rallongé, voire envenimé, des discussions déjà très compliquées.
Mais il s’agit là du dernier exemple d’un certain retard des pouvoirs publics sur les usages numériques. On peut mentionner, par exemple, l’impossibilité de trouver un accord commun sur la taxation des GAFA ou encore les techniques de blocage facilement contournables d’Hadopi concernant les sites illégaux.