l'économie iranienne souffre dramatiquement de l'isolement du pays sur la scène internationale, et de l'embargo auquel les Etats-Unis et l'Europe le soumettent. Malgré ses immenses réserves de pétrole et de gaz (classées hier par BP premières réserves au monde, devant celles de la Russie désormais), ses débouchés sont limités. Les pétro-dollars rentre au compte-gouttes.
Les comptes bancaires taxés à 20 %
Au point que le guide suprême de la révolution iranienne, l'ayatollah Khamenei, souhaiterait taxer 20 % de l'ensemble des comptes bancaires d'Iran. C'est en tout cas ce qu'a révélé Amir Jahanshahi, le dirigeant de la Vague verte, en exil à Paris. La Vague verte est le principal mouvement de contestation de la politique de Mahmoud Ahmadinejad, principalement mené par des femmes et des étudiants.
Cette nouvelle tombe bien mal pour l'Iran, qui plus est la veille des élections présidentielles, même si elle ne devrait pas inverser le cours de l'élection dont on peut déjà anticiper le résultat, tant on connaît le goût pour la démocratie des dirigeants iraniens. Elle a au moins le mérite de faire le point sur la situation économique iranienne, un élément retranché souvent en seconde position derrière la menace militaire qu'incarne l'Iran avec son programme nucléaire civil qui cache, selon les Etats-Unis, des ambitions militaires claires.
La crainte d'un bank-run
L'Iran aurait ainsi besoin de 40 milliards de dollars pour remettre son économie sur les rails. Le gouvernement iranien prévoit donc de déployer d'importantes forces de police devant les banques pour éviter toute envie de retrait massif d'argent (bank-run) de la part de la population iranienne, avant l'entrée en vigueur de cette taxe spoliatrice.
Pour mémoire, à Chypre, les dépôts bancaires ont été "seulement" taxés à hauteur de 6% en dessous de 100 000 euros, 9 % au delà, au début de l'année. Mais à Chypre, qui fait pourtant partie de l'Union Européenne, les comptes à vue étaient rémunérés parfois à hauteur de 10 % par an, afin d'attirer les investisseurs étrangers, en particulier russes.