Pétrole : faut-il s’attendre à une rechute du prix du brut ?

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 13 juillet 2020 à 10h16
Petrole Prix Negatifs 1
@shutter - © Economie Matin
140 DOLLARSEn 2008 le prix du baril de pétrole avait atteint son plus haut historique de 140 dollars.

En pleine crise du coronavirus, très précisément le 20 avril 2020, le prix du pétrole en Bourse a connu une chute historique avec des valeurs négatives ; d’une manière générale, le confinement a fait chuter le prix du brut sous la barre des 20 dollars. Il a, depuis, repris des couleurs, mais le risque de rechute n’est pas écarté.

L’OPEP+ pourrait faire sauter les limites de production

Lundi 13 juillet 2020, le prix du brut en Bourse affichait 40 dollars pour le WTI et 43 dollars pour le Brent. Des niveaux bien plus élevés que durant la pandémie, mais 20 à 30 dollars inférieurs au niveau de janvier 2020. Selon certains spécialistes, d’ailleurs, le pétrole à plus de 50 dollars est désormais de l’histoire ancienne.

Si le pétrole a remonté en Bourse, c’est bien évidemment grâce au déconfinement et la reprise de l’activité mais également grâce à l’OPEP+, composée de l’OPEP et de ses alliées, en particulier la Russie, qui avaient trouvé un accord pour limiter la production journalière de brut. Effet immédiat : moins de production, ce qui réduit l’offre sur le marché, fait augmenter le prix. Mais une baisse de la production pèse sur les entreprises pétrolières qui exploitent les puits.

Selon certains analystes, cités par Bloomberg, la prochaine réunion de l’OPEP+, prévue pour la semaine du 13 juillet 2020, pourrait changer la donne : les limitations de production auraient de fortes chances de sauter, ou a minima d’être allégées.

Si tel est le cas, le résultat sera assez simple : le marché verra son offre augmenter… et le prix en Bourse chutera.

Des reconfinements localisés un peu partout

Autre élément qui pourrait jouer en défaveur d’un prix du pétrole relativement haut : les reconfinements de population qui se multiplient, à cause d’un regain de contaminations. La Chine a reconfiné une région, tout comme l’Australie ou encore l’Espagne, pour ne citer que ces trois pays. Les États-Unis, de leur côté, sont depuis des semaines le pays le plus touché par le Covid-19 au monde et n’arrivent pas à endiguer la pandémie. Le pays compte à lui seul près d’un quart du nombre de cas de Covid-19.

La crainte de la « deuxième vague » s’intensifie, y compris en France où les gestes barrière ne sont plus vraiment respectés et où les rassemblements festifs se multiplient, ne manquant pas de causer quelques polémiques comme à Nice le week-end du 11 juillet 2020. L'OMS, de son côté, a tiré la sonnette d'alarme : l'épidémie s'intensifie et accélère.

Si les reconfinements se multipliaient, en particulier après l’été, l’activité économique et industrielle pourrait à nouveau en pâtir… et avec elle la demande de brut qui entraînera une chute du prix du baril et renforcera la crise du secteur pétrolier.

Cette dernière est telle que des géants ont été contraints de mettre la clé sous la porte : c’est le cas du secteur du pétrole de schiste américain qui n’est plus rentable.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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