L’année 2021 commence avec un véritable tollé mondial pour Mark Zuckerberg, Facebook et WhatsApp. De nouvelles conditions d’utilisation de la messagerie, que Facebook a rachetée en 2014 à grands coups de milliards de dollars, ont provoqué l’indignation : les utilisateurs sont obligés de partager les données avec Facebook s’ils veulent toujours utiliser WhatsApp. Du moins, pas tout à fait…
WhatsApp, Facebook et le RGPD : les Européens sont protégés
Les nouvelles conditions d’utilisation de WhatsApp prévoient l’obligation, pour les utilisateurs, d’autoriser le partage des données entre la messagerie et sa maison-mère, le réseau social Facebook. Pour ce dernier, c’est une manière de monétiser, via des publicités, ce service gratuit… et bien évidemment de récupérer encore plus de données qu’il n’en récupère par les seuls profils Facebook.
Les utilisateurs qui ne voudraient pas autoriser ce partage sont tout simplement cordialement invités à s’en aller : la non-acceptation des nouvelles CGU (Conditions Générales d’Utilisation) de WhatsApp va entraîner la fermeture du compte.
Or, en France aussi, de nouvelles CGU à accepter sont apparues chez les utilisateurs… et ces derniers ont rapidement fait le rapport avec le tollé de Facebook aux États-Unis et se sont dit qu’eux aussi devront partager leurs données WhatsApp avec Facebook. En fait, ce n’est pas vrai.
Les utilisateurs européens sont protégés par le RGPD. Ce type de partage de données est en effet proscrit par ce règlement auquel toute entreprise doit se soumettre. Comme le confirme Niamh Sweeney, directrice des politiques de WhatsApp en Europe, sur Twitter : « il n’y a aucun changement dans les pratiques de partage de données de WhatsApp en Europe avec cette mise à jour. WhatsApp continue de ne pas partager les données des utilisateurs WhatsApp avec Facebook dans l’objectif, pour Facebook, d’utiliser ces données pour des produits ou de la publicité ».
Signal, concurrente de WhatsApp, sort victorieuse
Malgré ces précisions de WhatsApp, le mal est fait : aux États-Unis, c’est Signal, messagerie concurrente et ultra-sécurisée, appréciée par les journalistes et certains spécialistes de la cybersécurité, qui a vu le nombre de téléchargements exploser. Elon Musk, ou encore Edward Snowden, ont conseillé de basculer sur cette dernière.
En France aussi, la tendance semble être à l’abandon de WhatsApp pour Signal ou d’autres applications du même type, plus protectrices des données personnelles. Mais avec ses 2 milliards d’utilisateurs dans le monde, WhatsApp ne devrait pas réellement s’inquiéter des quelques millions de personnes qui pourraient quitter ses services.