La France est partie très en retard dans le déploiement de la 5G. Il y a eu la crise sanitaire certes, mais également un contexte compliqué par « l'écologie punitive », selon Stéphane Richard le patron d'Orange.
La 5G a fini par être allumée un peu partout en France depuis la fin de l'année dernière. Il reste encore aux opérateurs énormément de travail pour couvrir l'ensemble du territoire, ainsi que de grandes villes comme Paris ou Lille, où des moratoires et des débats publics sur cette technologie ont toujours lieu. Ce contexte ne fait pas les affaires de Stéphane Richard, le PDG d'Orange, qui dans une interview au Journal du Dimanche met les points sur les i. « Il faut donc se poser la question de savoir si le débat sur la 5G en France n'est pas lié aux discours actuels de défiance face à la technologie et au progrès. Ce n'est sans doute pas un hasard si les antivaccins sont bien plus nombreux en France qu'ailleurs dans le monde », explique-t-il sans détour en visant spécifiquement Eric Piolle, le maire de Grenoble.
Retard français
L'édile a en effet moqué la 5G en expliquant que la technologie ne servait qu'à regarder « des films pornographiques dans les ascenseurs ! ». Pour Stéphane Richard, la 5G fait les frais d'une certaine « écologie punitive », encore renforcée par les soupçons des uns et des autres concernant ses conséquences sur la santé et l'environnement. Un rapport de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) est d'ailleurs attendu au printemps. Le patron de l'opérateur historique l'assure : « La technologie de la 5G est bien meilleure du point de vue de l'empreinte environnementale que la 4G ». Selon lui, la 5G est « dix fois plus efficace sur la consommation énergétique ».
Porteur de solution
Plus globalement, il estime qu'il faudrait être d'une grande mauvaise foi pour ne pas reconnaître que le numérique est lui-même « porteur d'une solution, plutôt que créateur de problèmes ». Stéphane Richard déplore également, à titre personnel, « l'obscurantisme me dérange beaucoup. La France est un pays d'ingénieurs, d'inventeurs, d'entrepreneurs. Que le refus du progrès s'y développe est désolant ». C'est dans ce contexte que la France a pris un an et demi de retard sur le déploiement de la 5G, « il est difficile de savoir aujourd'hui si elle le rattrapera ».