Automobiliste qui rit, pétrolier qui pleure : la crise du coronavirus a mis à mal le secteur pétrolier au point que le brut a chuté à des niveaux historiquement bas, certaines transactions s’étant même faites en négatif. Si les automobilistes en profitent, le pétrole bas fait chuter, un peu, le prix du litre de carburant à la pompe, les pétroliers trinquent. Et Total n’est pas épargné.
Le prix du pétrole ne remontera pas avant plusieurs années
Tous les spécialistes du secteur, des pétroliers aux analystes, sont concordes : la crise du coronavirus va offrir un pétrole bon marché encore pendant plusieurs années. Finis les 80 dollars le baril de fin 2019 et encore moins les 140 dollars de 2014… selon Total, qui a publié un communiqué à l’attention des investisseurs le mercredi 29 juillet 2020, en 2020 le prix du baril de pétrole restera stable à 35 dollars environ.
Les années suivantes, si la reprise économique est au rendez-vous, ça ira un peu mieux : 40 dollars le baril de Brent (généralement plus cher que le baril de WTI américain) en 2021, 50 dollars en 2022, 60 dollars en 2023… et encore, tout dépendra des changements réalisés par particuliers et industriels dans le domaine de l’énergie. L’ère du pétrole cher est donc bel et bien terminée : Total prévoit un baril à 50 dollars en 2050.
Dernière bonne nouvelle, pour les consommateurs : le prix du gaz aussi est vu par le pétrolier comme étant bas dans les années à venir.
Des actifs dépréciés pour plusieurs milliards d’euros
Pour Total, comme pour ses concurrents, cette crise est un coup dur : le groupe, dans son communiqué, a annoncé déprécier des actifs pour 6,9 milliards d’euros (8,1 milliards de dollars) au titre du deuxième trimestre 2020. Les sables bitumeux canadiens pèsent lourdement sur la facture, tout comme les projets de gaz naturel liquéfié (GNL).
Le groupe français s’en sort, malgré tout, plutôt bien si on regarde ses concurrents : BP prévoit de déprécier des actifs pour 17,5 milliards de dollars tandis que Royal Dutch Shell pour 22 milliards.