La presse quotidienne nationale se porte mal, Libération s’effondre

Jean Baptiste Le Roux
Par Jean-Baptiste Le Roux Modifié le 11 juillet 2013 à 8h20

Voici une nouvelle qui pourrait peut être légitimer la mise en place d'une taxe sur les ventes de smartphones, tablettes et autres ordinateurs, de manière à aider la presse à effectuer sa transition numérique.

La presse papier se porte mal. Elle a mauvaise réputation, selon les mots mêmes de Laurent Joffrin, directeur de la rédaction du Nouvel Observateur et ancien de Libération, aujourd'hui moribond. Les chiffres sont éloquents. Les résultats révélés par l'OJD, l'association pour le contrôle de la diffusion des médias entre janvier et mai 2013 témoignent d'une baisse collective pour les quotidiens français, excepté pour La Croix, en constante progression de 1,26 % sur cette période.

Les ventes de numéro en kiosque se sont effondrées entre janvier et mai 2013


En ce qui concerne les ventes de numéro en kiosque, Le Monde chute de 18 % entre les mois de janvier à mai. L'Equipe s'effondre de 12 %, les Echos de 9 % et Le Figaro de 6 %. En ce qui concerne les abonnements, ils progressent très légèrement de 2 % grâce en particulier au portage subventionné. Le numérique, lui aussi, se porte bien, et c'est peut être un bon signe pour la presse qui essaie tant bien que mal à passer du papier au numérique. Ce secteur augmente de 37 % en moyenne, mais il rapporte moins d'argent que la vente au numéro. Actuellement, il ne représente, et c'est encore trop peu, que 1 à 10 % de la diffusion totale des journaux.

Autre indicateur inquiétant, "les ventes aux tiers" représentent une part toujours plus importante de la diffusion des quotidiens. Il s'agit des journaux que vous trouvez dans les halls des grands hôtels, dans certains restaurants branchés et à bord des avions par exemple. Le journal "vend" les exemplaires au groupe hôtelier ou à Air France, qui est actuellement le premier diffuseur de presse en France et reçoit en retour une facture pour la mise en place du journal... Donc le journal est gratuit mais pourtant bien "vendu".

Libération voit ses ventes s'effondrer au mois de mai dernier


Enfin, et c'est sans doute la nouvelle la plus importante sur ce sujet : l'effondrement de Libération. Le journal, sans doute bien mis à mal après la première année du quinquennat de François Hollande pour qui il avait appelé à voter, a vu ses ventes au numéro s'effondrer de 32 % sur la période janvier-mai 2013, et de 44 % pour le mois de mai uniquement.

Chaque numéro du journal de gauche est subventionné à hauteur de 30 % et les ventes aux tiers sont montées à 28 000 exemplaires contre 36 000 vendus en kiosque pour le mois de mai. Les unes militantes du journal ne semblent plus faire recette...

Laissez un commentaire
Jean Baptiste Le Roux

Jean-Baptiste Le Roux est journaliste. Il travaille également pour Radio Notre Dame, en charge du site web. Il a travaillé pour Jalons, Causeur et Valeurs Actuelles avec Basile de Koch avant de rejoindre Economie Matin, à sa création, en mai 2012. Il est diplômé de l'Institut européen de journalisme (IEJ) et membre de l'Association des Journalistes de Défense. Il publie de temps en temps dans la presse économique spécialisée.

Aucun commentaire à «La presse quotidienne nationale se porte mal, Libération s’effondre»

Laisser un commentaire

* Champs requis