Les Français ont été contraints de télétravailler durant la pandémie de Covid-19, pour celles et ceux qui le pouvaient : l’ordinateur est devenu un outil de travail comme un autre. Sauf à la RATP, à en croire le rapport de la Cour des Comptes publié le 25 janvier 2021. Chez le transporteur francilien, il existe une prime pour ça. D’ailleurs, il existe 311 primes, souligne la Cour des Comptes, et celle pour l’ordinateur n’est même pas la plus absurde.
Des centaines de primes à la RATP
Dans son rapport, la Cour des Comptes épingle la RATP pour certains problèmes structurels, potentiellement difficiles à résoudre, mais également pour des primes complètement désuètes voire absurdes. La RATP compterait dans sa grilles salariale, 311 primes au total, dont certaines logiques, comme pour le travail de nuit ou le week-end. Mais d’autres, en 2021, n’ont plus lieu d’être.
C’est le cas, par exemple, des salariés qui touchent une prime pour le travail sur la « machine à écrire ». Deux salariés, en 2018, ont bénéficié d’une gratification de 80 centimes d’euros de ce type. On espère que c’est une erreur et que la RATP ne fait pas encore travailler sur une machine à écrire certains de ces salariés. En 2021, ce pourrait être considéré de la torture.
Si c’est peut-être la prime la plus absurde du lot, d’autres ne sont pas en reste. Il y a une prime « usure anormale de chaussures » censée compenser l’utilisation des semelles des salariés qui se déplacent à pieds… mais qui reçoivent les chaussures de la RATP elle-même. Montant moyen : 7,63 euros.
Les soudeurs, eux, bénéficient d’une prime « soudure », donc une prime qui les remercie de faire leur travail, tandis que les conducteurs peuvent avoir une prime de é »conduite » pour certaines manœuvres.
56.000 euros distribués dans le cadre de la prime « ordinateur »
Mais en 2021, après l’avènement du télétravail massif, ce sont les 145 agents qui, en 2018 selon le rapport de la Cour des comptes, ont touché la prime consistant à féliciter les personnes travaillant « sur un terminal d’ordinateur » qui apparaissent comme les plus absurdes. D’une part parce qu’ils sont malgré tout nombreux, et d’autre part car les primes ont été d’un montant global de 56.000 euros.
En moyenne, ils auront donc touché 386 euros sur l’année, soit 32 euros par an, pour faire ce que des dizaines de millions de Français font tous les jours, sans être payés plus.