Apple a confié la majorité de la production de son futur iPhone « low cost » à Pegatron, concurrent de Foxconn, qui est lui en charge de la fabrication de la plupart des autres produits mobiles du constructeur californien. Un rapport accablant pointe du doigt les dérives de Pegatron en matière de respect du code du travail.
L'association « chien de garde » China Labor Watch, basée à New York, a livré un rapport d'une soixantaine de pages sur les infractions à la législation du travail de Pegatron. Trois usines sont dans la cible de l'organisation de défense des travailleurs chinois; lors de ses enquêtes, elle a ainsi pu recenser 86 violations au droit du travail chinois, parmi lesquelles des heures supplémentaires abusives et parfois non rémunérées comme telles, ou l'embauche de travailleurs mineurs. Tout cela est contraire à la charte sur la responsabilité sociale qu'Apple a édictée et que tous ses fournisseurs se doivent de respecter sous peine de sanctions.
Il semble cependant que le constructeur soit à l'origine même de ces infractions, en augmentant des commandes qui se « reposent sur des violations du droit du travail afin d'augmenter [la] compétitivité » des usines. De fait, les conditions de travail chez Pegatron seraient pires que chez Foxconn, qui en 2010 avait été mis sous la lumière des médias après une vague de suicides.
Suite à la révélation de ce rapport, Apple a rapidement mis en ligne un communiqué dans lequel le groupe, pas au courant de ces pratiques, annonce une enquête. Quinze audits ont été menés depuis 2007 dans les usines de Pegatron, mais visiblement ce n'est pas suffisant.