Le Covid-19 peut-il diminuer les chances d’avoir des enfants ? D’après une récente étude allemande, le virus pourrait altérer la qualité du sperme des hommes ayant contracté la maladie… ou pas !
Covid-19 : une mobilité moindre des spermatozoïdes
Plus les mois passent, plus la liste des séquelles du Covid-19 s’allonge. Persistance de la perte de goût et de l’odorat, de la fatigue, des courbatures ; complications cardio-vasculaires ou encore atteintes neurologiques, c’est aujourd’hui un risque d’altération de la qualité du sperme qui est avancé par une équipe de chercheurs allemands dans une étude publiée le 28 janvier dans la revue Reproduction.
« Des niveaux anormaux d'hormones sexuelles et une baisse de la qualité du sperme ont été observés chez les patients pendant et après la guérison du COVID-19 » affirment les scientifiques. Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs de l’université de Justus-Liebig à Giessen en Allemagne ont analysé pendant deux mois le sperme de 84 hommes (âgés de moins de 40 ans) infectés par le Covid-19, et majoritairement atteints d’une forme grave de la maladie, et l’ont comparé avec celui de 105 individus n’ayant pas contracté la maladie.
Pour les chercheurs, qui précisent que des effets néfastes sur la fertilité masculine ont déjà été observés en cas de contamination aux virus Zika, des oreillons et sur SRAS-CoV-1, les résultats de leur étude « constituent la première preuve expérimentale directe que le système reproductif masculin peut être ciblé et affecté par le Covid-19 ».
Altération de la fertilité masculine : l’enquête doit être approfondie
Mais est-ce l’infection elle-même ou bien les traitements pris pour la combattre qui seraient la cause d’une altération de la fertilité masculine chez les hommes positifs au Covid-19 ? Les chercheurs n’écartent pas cette possibilité, puisqu’ils précisent que « le système reproducteur masculin peut également être affecté par les médicaments utilisés pour traiter une infection virale ». Pour l’étude, 44% des participants du groupe Covid avaient été traités avec des corticostéroïdes et 69% avec des antiviraux.
Les scientifiques tiennent toutefois à souligner que ce nouvel effet indésirable du Covid-19 « attend des preuves cliniques » et « mérite une enquête plus approfondie ». « La durée et la gravité de ces anomalies et leur impact potentiel sur la descendance ne sont pas connus » rassurent-ils.
Avant d’envisager le recours aux techniques de Procréation Médicalement Assistée après une infection au Covid-19, n’oublions pas que si le délai moyen des couples pour démarrer une grossesse est de 7 mois à un an, nous ne sommes pas ici dans le domaine des mathématiques appliquées…