Le long chemin vers la mise en service du réacteur flambant neuf de Flamanville s’apparente à une série noire. Chaque annonce d’EDF soulève davantage de questions qu’elle n’apporte de réponses. Alors que le site devait incarner l’avenir du nucléaire français, il se révèle pour l’instant être un redoutable terrain d’essais.
EDF repousse encore le redémarrage de l’EPR de Flamanville : jusqu’à quand ?

Le 10 avril 2025, EDF a annoncé un nouveau report du redémarrage de l’EPR de Flamanville 3, initialement programmé pour le 11 avril, puis repoussé au 17 avril – une échéance désormais incertaine. Cette annonce marque le sixième décalage de calendrier depuis l’arrêt du réacteur, survenu le 15 février 2025 à 00h30, après la détection d’une anomalie dans le circuit de refroidissement EVU/SRU, censé ne fonctionner qu’en cas d’accident grave.
EDF précise que cette prolongation vise à effectuer des « opérations de maintenance sur des matériels requis pour la montée en puissance du réacteur en toute sûreté », ajoutant que « les matériels concernés sont situés dans la partie nucléaire des installations »
Chronologie des défaillances de l'EPR de Flamanville
Depuis son raccordement au réseau électrique national le 21 décembre 2024, le réacteur EPR (réacteur pressurisé européen) de Flamanville a connu une série d’arrêts techniques, totalisant 76 jours de maintenance sur les 100 premiers jours d’exploitation effective.
Les événements s’enchaînent :
- 15 février 2025 : arrêt complet après une baisse de performance du système de refroidissement par eau de mer.
- 22 février, 28 février, 30 mars : détections successives de défaillances sur une sonde de température du circuit primaire et sur le groupe turboalternateur.
- EDF a même procédé à un nettoyage des échangeurs, action rendue nécessaire par des résultats d’essais jugés insuffisants.
EDF continue de plaider la complexité du processus de démarrage. Dans un message publié sur son site officiel, l’entreprise affirme que « le premier démarrage d’un réacteur est un processus long, s’étendant sur plusieurs mois », et que cette phase permet de « valider les procédures d’exploitation » tout en « détectant tous les réglages et interventions nécessaires » pour sécuriser le cycle de production.