Le verglas d’été : gare aux accidents !

Un phénomène sournois refait surface chaque année : le verglas, et souvent au moment où l’on baisse la garde. Il ne se voit pas, n’a rien d’hivernal, et pourtant, il envoie valser voitures et cyclistes. Les routes ne pardonnent pas quand elles l’ont sous le capot.

By Alix de Bonnières Published on 12 avril 2025 14h00
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Le verglas d’été : gare aux accidents ! - © Economie Matin
13Le 13 avril, un épisode de verglas d'été est annoncé dans certains départements.

Le 13 avril 2025, une alerte spécifique concerne une grande partie du territoire au nord de la Seine : le verglas d’été est de retour. Derrière ce terme aux allures de contradiction météorologique se cache un danger bien réel, qui provoque déjà des dizaines d’accidents chaque année. Ce phénomène, trop souvent sous-estimé, transforme des routes sèches en patinoires à la première averse. À la clé ? Carambolages, sorties de route, cyclistes à terre… et un cocktail parfait pour les services de secours débordés.

Le verglas d’été, ou quand les routes se maquillent d’un piège invisible

Contrairement à son cousin hivernal, le verglas d’été ne dépend pas du gel. Il se forme lorsque la pluie — même fine — tombe sur un revêtement routier surchauffé et saturé de saletés accumulées pendant les jours secs : huiles, gomme de pneus, carburant, poussière. Résultat ? Une fine couche luisante, hydrophobe, qui transforme la chaussée en véritable piège à adhérence.

Le phénomène n’est pas nouveau, mais il reste largement méconnu du grand public. Pourtant, comme le rappelle Guillaume Séchet, météorologue interrogé par actu.fr, cette pellicule grasse peut être « aussi dangereuse que du verglas classique », notamment sur les routes urbaines et très fréquentées.

L’alerte pour ce week-end : vigilance maximale sur les routes

Le dimanche 13 avril 2025, c’est tout sauf une journée ordinaire. La météo annonce une perturbation orageuse, combinée à des vents violents et des averses irrégulières, notamment sur les Hauts-de-France, la Normandie et l’Île-de-France.

Un événement majeur est directement concerné : le Paris-Roubaix, où le verglas d’été menace de transformer les pavés déjà glissants en trappes ouvertes. Dans un article publié par RMC Sport, Kévin Floury, journaliste météo-climat pour BFMTV, prévient : « Quand les premières gouttes de pluie vont tomber, la particule va devenir hydrophobe. En d'autres termes, ça va glisser et ça peut provoquer des accidents ».

Le danger est tel que plusieurs équipes cyclistes ont adapté leur matériel pour minimiser les risques de chute. Mais quid des automobilistes ?

Comment éviter le tête-à-queue : les gestes qui sauvent

Les recommandations sont claires, martelées par la Sécurité routière : ralentissez immédiatement, même si la pluie vous semble légère. La chaussée n’attend pas que la route soit détrempée pour devenir glissante. Sur son site officiel, la Délégation à la sécurité routière rappelle que « les limitations de vitesse peuvent être revues à la baisse » et qu’il convient de différer son trajet si les conditions deviennent extrêmes.

Côté technique, les gendarmes conseillent :

  • Contre-braquer en cas de perte de l’arrière,
  • Relâcher le frein et ne pas braquer si l’avant décroche,
  • Éviter les gestes brusques, rester souple sur le volant,
  • Allonger les distances de sécurité,
  • Et surtout : surveiller ses pneus, usure et pression comprises.

Un fléau saisonnier, une prévention encore trop discrète

Le verglas d’été n’a pas de date de naissance officielle, mais il pointe systématiquement son nez entre mai et septembre, avec un pic lors des périodes de retour de pluie après canicule. Il n’est pas recensé dans les bulletins météo classiques, ni dans les alertes de sécurité de Météo-France. Pourtant, il coûte chaque année des centaines d’accidents évitables.

L’absence de mention explicite dans les communications publiques, comme celles de la Sécurité routière, rend la prise de conscience plus lente. L’enjeu, désormais, est d’en faire un élément reconnu de la prévention routière, au même titre que le verglas hivernal ou l’aquaplaning.

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