Chaque année, elle revient avec son cortège de chiffres, de cases à cocher, et d’anxiétés fiscales. Mais cette fois, des nouveautés attendent au tournant les contribuables. Et si tout le monde n’est pas encore prêt, le fisc, lui, l’est depuis ce matin.
Impôts : l’heure de la déclaration a sonné, Bercy veut votre argent
La campagne de déclaration des impôts 2025, portant sur les revenus perçus en 2024, a officiellement débuté ce jeudi 10 avril 2025. Comme à l'accoutumée, des millions de foyers en France sont appelés à se connecter à leur espace personnel sur impots.gouv.fr ou à remplir leur formulaire papier. Mais entre calendrier serré, revalorisation des barèmes et ajustements techniques, cette édition ne sera pas une promenade de santé.
Impôts 2025 : un calendrier à la loupe, département par département
La Direction générale des finances publiques (DGFiP) a reconduit la logique de dates échelonnées en fonction des départements pour étaler les connexions et prévenir la saturation du site. Trois zones, trois échéances :
- 22 mai 2025 : date limite pour les contribuables résidant dans les départements 1 à 19 (Ain à Corrèze).
- 28 mai 2025 : pour ceux domiciliés dans les départements 20 à 54 (Haute-Corse à Meurthe-et-Moselle).
- 5 juin 2025 : pour les habitants des départements 55 à 976, Outre-mer compris.
Et les déclarants papier ? Ils devront avoir transmis leur formulaire au plus tard le 20 mai 2025, quel que soit leur département. Même règle pour les non-résidents fiscaux.
« L'année dernière, trois millions de foyers qui avaient reçu un avis papier ont choisi de passer à la démarche en ligne. Cette année, ils ne recevront pas d'avis papier, cela nous fait économiser (...) plus de deux millions d'euros », a affirmé Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics.
Impôts 2025 : ce qui change vraiment pour votre déclaration
Le millésime 2025 ne se contente pas de reconduire les anciens dispositifs. Voici les principales modifications à connaître pour ne pas faire d'erreur :
- Revalorisation du barème de l’impôt sur le revenu de 1,8 %, pour neutraliser partiellement les effets de l’inflation : « Ce correctif évite que certains foyers modestes ne basculent artificiellement dans l’imposition », explique la DGFiP. Le seuil d’entrée dans la première tranche imposable passe à 11 497 euros.
- Mise en œuvre automatique du taux individualisé pour les foyers mariés ou pacsés, sauf demande contraire. Une avancée ? Pour la ministre, « ça permettra aux femmes de payer l’impôt à la juste part de leur contribution aux revenus du foyer ».
- Apparition d’une nouvelle case spécifique pour les aidants familiaux non professionnels.
- Les foyers les plus aisés (à partir de 250 000 euros pour une personne seule, 500 000 euros pour un couple sans enfant) seront concernés par une contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR), avec un taux d’imposition minimal fixé à 20 %. Présentée comme transitoire, elle fait grincer des dents.
Retards, oublis, sanctions : les impôts n’oublient rien
Pas le temps ? Trop compliqué ? Mauvaise idée. La DGFiP est catégorique : la déclaration est obligatoire pour tous les foyers fiscaux, même en l’absence de revenus imposables. Et gare aux oublis ou aux retards :
- 10 % de majoration automatique en cas de retard simple.
- 40 % si la déclaration n’a pas été faite après une mise en demeure.
- 80 % si une activité non déclarée est détectée.
Et si vous ne recevez plus d’avis papier, vous n’êtes pas dispensé de déclarer. En cas de doute ou de difficulté, un numéro vert (0800 06 54 32) est mis à disposition par le Conseil national de l'ordre des experts-comptables, à partir du 21 mai deux jours par semaine, ainsi que le site allo-impot.fr.
Conseils pratiques pour une déclaration fluide des revenus 2024
- Ne pas attendre la dernière minute : l'afflux massif en fin de période cause régulièrement des ralentissements de la plateforme.
- Vérifier toutes les préremplissages : erreurs sur les salaires, pensions ou rentes ne sont pas rares.
- Conserver ses justificatifs : même si vous déclarez en ligne, gardez vos pièces pendant au moins 3 ans.
- Utiliser le simulateur officiel disponible sur impots.gouv.fr, notamment pour estimer votre imposition ou vérifier votre éligibilité à certaines réductions fiscales.
La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, l’a rappelé : « Nous travaillons à trouver un mécanisme de lutte contre le contournement et les abus les plus caractérisés, notamment sur les patrimoines. » Il s’agit de rééquilibrer le système, sans recréer un ISF, martèle l’exécutif, qui préfère parler de justice fiscale.