Santé : devriez-vous suivre un régime végétarien ?

Le régime végétarien serait une solution pour prévenir le diabète, mais serait aussi à l’origine de fragilités osseuses et de carences nutritionnelles. L’Anses vient de publier une étude approfondie sur le sujet.

Jade Blachier
Par Jade Blachier Publié le 14 mars 2025 à 9h37
sante-devriez-vous-suivre-un-regime-vegetarien
sante-devriez-vous-suivre-un-regime-vegetarien - © Economie Matin
Entre 2% et 3%Entre 2 % et 3 % des Français se déclarent végétariens.

Le 13 mars 2025, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a publié un rapport d’expertise collective analysant les bénéfices et les risques du régime végétarien. Une première en France, alors que ce mode d’alimentation gagne du terrain : entre 2 % et 3 % des Français se déclarent végétariens, et cette proportion est bien plus élevée chez les jeunes.

Un régime végétarien : bon pour la santé, mais sous conditions

L’Anses a passé en revue plusieurs milliers d’études scientifiques et a identifié des tendances claires. Il en ressort que le régime végétarien est associé à un risque réduit de diabète de type 2. Il protège également contre certains cancers, notamment ceux de la prostate, de l’estomac et du sang. Les végétariens souffrent moins de maladies cardiovasculaires et affichent un taux de cholestérol plus bas que les omnivores. Ces bienfaits s’expliquent en grande partie par l’absence de viandes transformées et de charcuteries, reconnues comme cancérogènes par l’Organisation mondiale de la santé. En plus, les végétariens consomment davantage de fibres, de fruits et légumes, ce qui a un effet protecteur sur la santé.

Des fractures et des carences inquiétantes

Les adeptes du végétarisme réduisent leur risque de maladies métaboliques, mais ne sont pas à l’abri de conséquences négatives sur leur santé. L’étude de l’Anses révèle que les végétariens présentent une densité minérale osseuse plus faible, ce qui les expose davantage aux fractures. Cette fragilité osseuse est due à un apport insuffisant en calcium et en vitamine D, entraînant un équilibre phosphocalcique moins optimal.

Plusieurs carences nutritionnelles ont été identifiées chez les végétariens. La vitamine B12, absente des végétaux, est essentielle au bon fonctionnement du système nerveux, or son déficit est fréquent chez ceux qui ne consomment aucun produit animal. Le fer, bien que présent dans les légumineuses et les céréales complètes, est moins bien assimilé que celui d’origine animale, ce qui peut entraîner une anémie. Les oméga-3 EPA et DHA, indispensables au cerveau et à la santé cardiovasculaire, font également défaut dans les régimes strictement végétaux. Enfin, les taux de zinc et d’iode sont souvent insuffisants, ce qui peut impacter le bon fonctionnement du métabolisme.

L’Anses met également en garde contre un risque accru de malformations congénitales. Les enfants nés de mères végétariennes présenteraient un taux plus élevé d’hypospadias, une malformation de l’urètre.

Comment bien suivre un régime végétarien sans risque ?

Pour éviter les écueils du régime végétarien, l’Anses a émis des recommandations précises. La supplémentation en vitamine B12 est incontournable pour éviter des déficits sévères. Il est également essentiel de diversifier ses sources de protéines végétales en consommant régulièrement des légumineuses, des céréales complètes, du tofu ou du quinoa. La surveillance des taux de fer et de zinc doit être assurée par un suivi médical, notamment chez les personnes à risque. L’exposition au soleil ou la prise de compléments en vitamine D permet de pallier les risques de déficience osseuse. De plus, l’ajout d’huiles riches en oméga-3, comme celles de colza, de lin ou de noix, est recommandé pour un meilleur équilibre nutritionnel.

Concernant les enfants et les femmes enceintes, l’Anses insiste sur la nécessité d’un encadrement médical. Une attention particulière doit être portée aux apports en fer, en zinc et en vitamines essentielles pour éviter toute conséquence néfaste sur le développement du fœtus et la croissance des jeunes enfants.

Etre végétarien : bon choix ou erreur de santé ?

Alors, faut-il devenir végétarien ou non ? Tout dépend de la manière dont le régime est suivi. S’il est bien équilibré et adapté, il permet de réduire le risque de maladies chroniques. En revanche, sans précautions, il expose à des carences et des complications qui ne doivent pas être négligées.

L’Anses rappelle qu’aucun régime alimentaire n’est parfait et qu’une diversité alimentaire reste la clé d’une bonne santé. Pour ceux qui souhaitent réduire leur consommation de viande sans risque, une alimentation flexitarienne, majoritairement végétale mais incluant occasionnellement des produits animaux, pourrait être une solution plus sûre.

Jade Blachier

Diplômée en Information Communication, journaliste alternante chez Economie Matin.

Aucun commentaire à «Santé : devriez-vous suivre un régime végétarien ?»

Laisser un commentaire

* Champs requis