Le mode de rémunération des buralistes est conçu pour les pousser à vendre toujours plus, estime l’association Droits des Non Fumeurs, qui appelle à revoir le système.
Les revenus des buralistes ne cessent d'augmenter
Les débits de tabac, on le sait, sont des commerces d’un type très particulier. Ils ne peuvent pas fixer librement leurs prix. De plus, leur rémunération n’est autre qu’un pourcentage fixe, appelé « la remise » (9,44 % actuellement) du prix du paquet vendu. Dans cette situation, pour augmenter leurs revenus, les buralistes n’ont qu’un choix : augmenter le volume de leurs ventes, dénonce l’association Droits des Non Fumeurs.
L’association rappelle également que la « remise » n’a cessé de croître au fil des ans : de 5,45 % entre 2012 et 2015, elle est passée à 6,9 % en 2016. En 2017, elle s’établit à 7,5 %, mais si on prend en compte les différents compléments (la « remise additionnelle », le « complément de remise » et la « remise compensatoire »...), on arrive à 9,44 %. Le « contrat d’avenir » entre l’État et les buralistes prévoit une poursuite de cette hausse entre 2017 et 2021. Autant dire que les buralistes ont de quoi vivre décemment : la rémunération moyenne d’un buraliste s’élevait à 53 592 euros en 2015, soit 4 466 euros par mois.
La rémunération des buralistes est largement assumée par le contribuable
Au-delà des sommes versées, c’est le modèle de rémunération des buralistes qui indigne l’association. Sur 100 euros de recettes, le buraliste touche donc 9,44 euros. Mais quand on sait que le prix du tabac est composé à 80 % de taxes, on déduit vite que le composant « tabac » n’intervient que pour 1,81 euro. Le reste de cette somme est composé de taxes versées (1,57 euro de TVA et 6,06 euros de droits d'accise), dont le buraliste reçoit l’équivalent tous les mois. Autrement dit, cette activité est fortement subventionnée par les pouvoirs publics.
L’association Droits des Non Fumeurs appelle à revoir le système, car peu importe le pourcentage de la « remise », ce mode de rémunération ne permet d'accroître les ventes qu'au moyen d'une hausse de leur volume. En ce sens, l'association rejoint l’avis rendu en février 2017 par la Cour des comptes : la subvention de l’activité des buralistes va à l’encontre des politiques publiques de réduction du nombre de fumeurs.