Le sel est omniprésent dans notre alimentation, souvent caché dans les aliments transformés ou ajouté par habitude. Cependant, l’excès de sodium qu’il contient est un danger pour la santé, associé à de nombreuses maladies graves. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a récemment proposé une autre solution : le sel enrichi en potassium.
Mieux vivre : réduire le sel en le remplaçant par du potassium
By
Published on 5 mars 2025 19h00
1,9 millionChaque année, une consommation excessive de sel est responsable de près de 1,9 million de décès à travers le monde, dont 10 000 en France.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) établit que les adultes devraient limiter leur consommation de sodium à moins de 2 grammes par jour, ce qui correspond à moins de 5 grammes de sel, ou un peu moins d'une cuillère à café.
Pourquoi réduire le sel ?
La consommation excessive de sel contribue au développement de l'hypertension, un précurseur majeur des maladies cardiovasculaires. L'OMS alerte sur les dangers d'une consommation quotidienne excédant 2 grammes de sodium, bien loin de la moyenne mondiale de 4,3 grammes. Pour les enfants de 2 à 15 ans, il est conseillé de réduire cette quantité proportionnellement à leurs besoins énergétiques, à l'exception des périodes de l'allaitement maternel exclusif de 0 à 6 mois et de l'alimentation complémentaire tout en continuant l'allaitement de 6 à 24 mois. De plus, il est recommandé que tout sel consommé soit iodé, enrichi en iode, pour soutenir le développement cérébral sain chez le fœtus et le jeune enfant, ainsi que pour améliorer les fonctions mentales en général.
Réduire sa consommation de sel peut paraître difficile compte tenu de sa présence presque systématique dans notre régime alimentaire. Cependant, prendre conscience de cette réalité est le premier pas vers un changement pour notre santé. Identifier les aliments riches en sodium et les remplacer par des alternatives plus saines peut grandement contribuer à cet effort.
L’alternative du sel enrichi en potassium
Face à cette problématique de santé publique, l'OMS propose une alternative moins restrictive et plus acceptable : le remplacement partiel du chlorure de sodium par du chlorure de potassium. Ce substitut, tout en conservant le goût familier du sel, réduit l'apport en sodium et augmente celui en potassium. Cette mesure pourrait ainsi faciliter une transition en douceur vers des habitudes alimentaires plus saines pour la population générale.
Le potassium joue un rôle fondamental dans la régulation de la pression artérielle et la réduction des risques de maladies cardiaques et d'AVC. Les études rapportent que la majorité des consommateurs ne remarque pas de différence de goût entre le sel ordinaire et sa version enrichie.
Quelques précautions à prendre
Bien que le sel enrichi en potassium soit une solution intéressante, son adoption n'est pas si simple. Son coût, par exemple, est nettement plus élevé que celui du sel traditionnel. La disponibilité limitée de ce substitut dans certains marchés peut restreindre son accès aux consommateurs intéressés.
De plus, le sel enrichi en potassium n'est pas adapté à tous. Les personnes atteintes d'insuffisance rénale, par exemple, doivent éviter les aliments riches en potassium.
Comme le rapporte l'Anses, les individus présentant le risque le plus élevé de développer une hyperkaliémie en cas d'usage inapproprié de sels de potassium incluent :
- Les patients atteints d'insuffisance rénale chronique, particulièrement au stade 4, également connu sous le nom de stade terminal de l'insuffisance rénale;
- Les patients diabétiques;
- Les personnes souffrant d'insuffisance cardiaque;
- Les patients hypertendus;
- Les personnes âgées, qui sont souvent traitées pour l'hypertension artérielle, le diabète, l'insuffisance cardiaque ou qui ont une fonction rénale réduite.
Il est donc conseillé de consulter un professionnel de santé avant de faire des changements dans son régime alimentaire.
Quelques conseils pour une consommation de sel modérée
Réduire la consommation de sel ne se limite pas à changer de type de sel, il s'agit également de contrôler les quantités utilisées. Une prise de conscience de nos habitudes peut considérablement diminuer notre apport en sodium. Adopter des techniques de cuisson qui favorisent l'utilisation d'ingrédients frais et naturels peut également contribuer à une réduction de la consommation de sodium.
Incorporer des herbes aromatiques, épices, et autres alternatives comme la sauce soja peut enrichir les saveurs sans compromettre la santé. Ces petites modifications peuvent contribuer à un style de vie plus sain tout en satisfaisant notre palais. En plus de diversifier le goût des plats, l'usage de ces substituts naturels peut également réduire notre dépendance au sel, favorisant ainsi une meilleure régulation de la pression artérielle. Adopter de telles habitudes alimentaires peut aussi encourager une exploration culinaire plus créative et variée.