Un nouveau procédé de recyclage des batteries permettrait de récupérer 97 % du lithium, offrant ainsi une alternative crédible aux coûteuses batteries au cobalt. Cette avancée pourrait bouleverser le marché et répondre aux critiques sur l’impact écologique des voitures électriques.
Voitures électriques : un procédé permet de recycler 97% du lithium des batteries

Le 13 janvier 2025, une avancée significative dans le recyclage des batteries pour voitures électriques a été annoncée. Un nouveau procédé, développé notamment par la société britannique Altilium, promet de récupérer 97 % du lithium et 99 % du graphite des batteries au lithium-fer-phosphate (LFP). Jusqu’à présent, le recyclage des batteries restait un défi majeur et un des arguments des sceptiques du véhicule électrique.
Batteries LFP : une alternative crédible aux batteries au cobalt
Depuis plusieurs années, le cobalt est au cœur des critiques. Son extraction, concentrée à 70 % en République démocratique du Congo, est souvent associée à des violations des droits de l’homme, du travail des enfants et à une corruption endémique. Ce minerai stratégique, indispensable aux batteries lithium-ion classiques, est également sujet à de fortes fluctuations de prix, rendant la production de voitures électriques coûteuse et instable.
Les constructeurs automobiles recherchent activement des alternatives pour réduire leur dépendance au cobalt. Tesla, Stellantis et d’autres grands acteurs du marché investissent massivement dans les batteries LFP, réputées pour leur coût moindre, leur sécurité accrue et leur longévité supérieure.
Un recyclage enfin efficace : la fin d’un frein majeur pour l’électrique ?
Jusqu’à récemment, le recyclage des batteries lithium-ion restait partiel et coûteux. La récupération du lithium et du graphite s’avérait inefficace, augmentant l’empreinte carbone des véhicules électriques. La société Altilium a développé la technologie EcoCathode, permettant de récupérer 97 % du lithium et 99 % du graphite. Ces matériaux peuvent être réintroduits dans la fabrication de nouvelles batteries, améliorant ainsi considérablement l’empreinte écologique des véhicules électriques.
Ce procédé est encore en phase de pré-industrialisation, mais l’entreprise prévoit déjà une montée en puissance avec une usine dédiée à la production de masse.
Un levier économique pour l’électromobilité
L’une des principales critiques faites aux voitures électriques concerne leur coût. Aujourd’hui, une batterie représente jusqu’à 50 % du prix d’un véhicule électrique. En optimisant le recyclage et en utilisant des matériaux moins onéreux comme le fer et le phosphate, les batteries LFP offrent une solution économiquement viable.
Les batteries LFP offrent un coût de production réduit, car elles se passent de cobalt, un matériau cher et sujet aux fluctuations. Elles sont aussi plus sûres, limitant les risques d’incendie, et plus durables, résistant mieux aux cycles de charge que les batteries classiques. Grâce au nouveau procédé de recyclage, qui récupère 97 % du lithium, elles deviennent aussi plus écologiques en limitant l’extraction minière. Moins chères, plus sûres et plus durables, elles s’imposent comme l’alternative idéale pour démocratiser la voiture électrique.
Grâce à ce recyclage efficace, les constructeurs pourront réduire leur dépendance aux matières premières vierges, limitant ainsi leur vulnérabilité face aux tensions géopolitiques et aux fluctuations des prix des minerais.
Une mutation stratégique pour l’industrie automobile
Selon l’Advanced Propulsion Centre, la part des batteries LFP dans le marché des voitures électriques passera de 18 % en 2027 à 25 % en 2035 au Royaume-Uni. Aux États-Unis, Tesla et General Motors ont déjà intégré ces batteries dans leurs modèles de gamme standard. En Europe, Stellantis a annoncé une usine de batteries LFP à Saragosse en partenariat avec le chimiste chinois CATL, avec un investissement de 4,1 milliards d’euros pour une capacité de 50 GWh par an.
L’ère du cobalt dans les batteries semble toucher à sa fin. L’entreprise chinoise CMOC, pourtant premier producteur mondial de cobalt, reconnaît elle-même que la demande en batteries sans cobalt ne cesse de croître. Aujourd’hui, seulement 30 % des batteries pour véhicules électriques contiennent encore du cobalt, et cette part pourrait chuter à 10 % dans les prochaines années.
Les batteries LFP, en plus d’être moins chères et plus sûres, permettent d’éviter les problèmes éthiques et géopolitiques liés à l’exploitation du cobalt. Leur durée de vie prolongée et leur stabilité en font également un choix pertinent pour le stockage d’énergie renouvelable, un secteur en pleine expansion.