Le robinet coule, mais peut-on encore lui faire confiance ? Une étude récente menée en France révèle une contamination inquiétante de l’eau du robinet par des polluants dits « éternels ». À l’heure où la qualité de l’eau devient une préoccupation majeure, faut-il se tourner vers l’eau en bouteille ou investir dans des filtres performants ? Éléments de réponse.
L’eau du robinet en 2025 : peut-on encore la boire sans crainte ?

L'eau du robinet en 2025 : entre polluants et inquiétudes
Une contamination généralisée : ce que révèlent les analyses
L'association UFC-Que Choisir a révélé que 96 % des communes testées en France présentent des traces de PFAS, ces "polluants éternels" issus de l'industrie chimique. Présents dans des produits du quotidien (poêles antiadhésifs, emballages alimentaires, textiles imperméables), ces composés ne se dégradent pas et s'accumulent dans l'eau, le sol et le corps humain.
Les chiffres sont édifiants :
- Plus de 20 millions de Français consommaient une eau contaminée par les PFAS à des niveaux préoccupants.
- Des taux supérieurs aux seuils recommandés ont été relevés dans certaines régions industrielles et agricoles.
- La Commission européenne propose de fixer une limite maximale de 0,1 µg/L pour chaque PFAS et de 0,5 µg/L pour l'ensemble des PFAS dans l'eau potable.
Microplastiques et résidus chimiques : un cocktail peu engageant
Les PFAS ne sont pas les seuls contaminants en cause. Une étude publiée dans PLOS Water en janvier 2025 souligne la présence massive de microplastiques dans l'eau du robinet, parfois en quantité supérieure à celle des eaux en bouteille. Ces microparticules, issues de la dégradation des plastiques et des traitements de l'eau, pourraient pénétrer la barrière intestinale et atteindre le sang et les organes.
D'après les chercheurs du CNRS et de l'Université de Toulouse, les concentrations varient de 0,001 à 0,250 microgramme par litre, avec des différences notables selon la localisation et les infrastructures de traitement de l'eau.
Eau du robinet ou eau en bouteille : quel choix en 2025 ?
Le débat est ancien : faut-il privilégier l'eau du robinet ou celle en bouteille ? Voici un comparatif :
Critère | Eau du robinet | Eau en bouteille |
---|---|---|
Contrôles sanitaires | Fréquents (ARS, Anses) | Moins transparents |
Présence de polluants | PFAS, microplastiques, pesticides | Microplastiques, résidus de plastique |
Coût moyen | 0,003 €/L | 0,30 €/L à 1 €/L |
Impact écologique | Faible | Élevé (bouteilles plastiques) |
Confiance des consommateurs | En baisse (contaminations révélées) | En hausse malgré les critiques |
Si l'eau en bouteille semble plus rassurante, elle est 200 fois plus chère que l'eau du robinet et polluée par des microplastiques (jusqu'à 240 000 particules/L selon Vert). Un luxe coûteux et pas toujours justifié.
Comment filtrer l'eau du robinet ? Les meilleures options
Face à ces préoccupations, de nombreuses solutions existent pour améliorer la qualité de l'eau du robinet. Tour d'horizon des technologies disponibles :
1. Les carafes filtrantes
Elles permettent de réduire le chlore, certains PFAS et pesticides mais sont peu efficaces sur les microplastiques et certains polluants éternels. Leur coût : 60 à 100 euros/an.
2. Les filtres au charbon actif (robinet ou carafe)
Ils absorbent certains PFAS et pesticides, sont peu efficaces sur les PFAS à chaîne courte et leur coût est de 50 à 150 euros sans compter le coût des cartouches à renouveler.
3. Les systèmes d'osmose inverse
Ils éliminent plus de 90 % des contaminants, y compris les PFAS et microplastiques, suppriment aussi les minéraux essentiels (reminéralisation nécessaire). Leur coût est de 300 à 1 000 euros, sans oublier l'entretien annuel.
Le filtrage domestique est donc une alternative intéressante, mais ne remplace pas une réglementation plus stricte.
Quelle solution pour demain ?
En 2025, l'eau du robinet en France reste globalement potable, mais la multiplication des polluants soulève de réels doutes sur son innocuité à long terme. Face à l'inaction politique, les citoyens doivent choisir entre subir ces contaminants, adopter des solutions de filtration ou se tourner vers l'eau en bouteille, avec ses propres limites.
La véritable réponse à cette crise ne réside pas dans des filtres individuels, mais dans une action collective et réglementaire forte : réduction de l'usage des PFAS, modernisation des stations d'épuration, et transparence accrue des analyses de l'eau. Une bataille encore loin d'être gagnée.