Ils sont quatre à vendre des cigarettes en France. Ont-ils conspiré pour s'entendre sur les prix de vente de leurs paquets dans l'Hexagone ? C'est ce dont les soupçonne le député PS Thomas Thévenoud dans une interview au journal Le Parisien.
Plus de transparence sur les prix du tabac
D'après lui, les multinationales Philip Morris, British American Tobacco, Japan Tobacco et Imperial Tobacco, qui vendent 95% des cigarettes en France, ont mis en place une entente illicite sur les prix. « Comment se fait-il que lorsqu'on augmente les taxes, tous les prix augmentent du même montant, y compris celui des paquets haut de gamme », interroge l'élu, membre de la Commission des Finances de l'Assemblée nationale.
Il demande une plus grande transparence sur la manière dont sont fixés ces prix. « Pour moi il y a un soupçon d'entente. Les taxes augmentent, les profits grimpent et le seul perdant c'est le fumeur ».
Une taxe payée par les industriels du tabac pour lutter contre le tabagisme
Thomas Thévenoud accuse également les quatre cigarettiers d'optimisation fiscale. D'après ses calculs, « les quatre grands du tabac réalisent en France un bénéfice total estimé à 1 milliard d'euros par an. Or, ils n'en déclarent que 50 millions ». En conséquence, il leur demande une contribution exceptionnelle de l'ordre de 150 à 200 millions d'euros par an destinée à poursuivre la lutte contre le tabagisme.
En 2012 déjà, le député PS Jean-Marie Le Guen suggérait de taxer les « superprofits » de l'industrie du tabac, au nom de la santé et des finances publiques. Mais les cigarettiers avaient prévenu que la taxe serait répercutée sur le prix des cigarettes et toucherait donc surtout les consommateurs.