Budget : 30 milliards euros d’économie annoncés pour 2025

Avec un objectif affiché de 30 milliards d’euros d’économies, le gouvernement propose un projet audacieux pour le budget 2025. Amélie de Montchalin et François Bayrou promettent des réformes de grande ampleur.

Jade Blachier
Par Jade Blachier Publié le 15 janvier 2025 à 11h59
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30 milliards d’eurosLe gouvernement annonce économiser plus de 30 milliards d'euros en 2025.

Le 15 janvier 2025, Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, a pris le relais sur TF1 suite au discours de politique générale du premier ministre François Bayrou. Elle a détaillé les leviers envisagés pour atteindre un objectif historique : 30 milliards d’euros d’économies. Une ambition louable, mais qui soulève d’innombrables questions : où ces économies seront-elles réalisées ?

Une ambition budgétaire sans précédent

Amélie de Montchalin a qualifié cet effort de « plus grand plan d’économies depuis 25 ans ». Parmi les mesures phares annoncées figure une réduction de 5 % des dépenses des agences publiques, soit une économie estimée à 2 milliards d’euros. L’accent est également mis sur un mécanisme anti-optimisation fiscale, destiné à s’assurer que chaque contribuable, particulièrement les hauts patrimoines, paie sa juste part d’impôt. La ministre espère récupérer 2 milliards d’euros grâce à cette initiative.

L’intervention de la ministre sur TF1 n’a laissé aucun doute : le gouvernement souhaite éviter toute augmentation des impôts pour les classes populaires et moyennes. Une promesse qui semble complexe à tenir sans une croissance significative ou une refonte majeure de certaines dépenses publiques.

La débureaucratisation : un catalyseur d’économies ?

Dans son discours du 14 janvier, François Bayrou a introduit une réforme structurelle complémentaire : un « puissant mouvement de débureaucratisation ». L’objectif est de réduire le poids des normes administratives, estimé à 4 % du PIB, soit dix fois plus que chez certains voisins européens comme l’Allemagne. Pour y parvenir, le Premier ministre propose :

  • Une simplification radicale des obligations pesant sur les entreprises, les collectivités locales et les agriculteurs.
  • La mise en place d’un cadre participatif où les acteurs locaux définiraient eux-mêmes les simplifications nécessaires.
  • Une réforme législative rapide pour alléger les contraintes administratives.

Amélie de Montchalin a renforcé ce message en soulignant que la débureaucratisation permettra non seulement d’optimiser les ressources, mais aussi de stimuler l’économie. Les efforts conjoints de simplification et de rationalisation des dépenses doivent, selon elle, constituer le socle de la stratégie gouvernementale pour 2025.

Cette réforme est-elle suffisante pour combler un déficit public de 5,4 % du PIB ? Les résistances administratives et politiques pourraient en freiner l’implémentation, rendant l’objectif de 30 milliards d’euros encore plus ambitieux.

Quelles conséquences pour les Français ?

Si la ministre des comptes publics promet de protéger les classes populaires et moyennes, les détails manquent quant à l’impact de ces mesures sur leur quotidien. Quels secteurs verront leurs budgets amputés ?

Les économies annoncées, bien qu’essentielles, pourraient se traduire par une dégradation des services publics ou des suppressions de postes dans les agences concernées.

Quant à la lutte contre l’optimisation fiscale, elle repose sur des outils encore à définir. S’attaquer aux pratiques des grandes entreprises et des hauts patrimoines nécessite des moyens considérables.

Une stratégie réaliste ou une nouvelle promesse ambitieuse ?

Les promesses de réformes ambitieuses ne sont pas nouvelles en France. Depuis le début du mandat d’Emmanuel Macron, les annonces d’économies substantielles se heurtent souvent à des réalités politiques et économiques difficiles à contourner. Le contexte actuel, marqué par une dette publique record, rend cet objectif de 30 milliards d’euros particulièrement ardu.

Pourtant, le gouvernement mise sur une adoption rapide du budget au Sénat et à l’Assemblée nationale. François Bayrou a insisté sur l’urgence d’un consensus politique, mais les débats promettent d’être animés.

Le succès de cette nouvelle ambition dépendra de nombreux facteurs : la faisabilité des réformes annoncées, la coopération des différents acteurs concernés et la capacité du gouvernement à limiter les effets négatifs pour les citoyens. Si l’effort demandé est monumental, il pourrait, en cas de réussite, poser les bases d’une gestion publique plus efficace. Mais dans un paysage politique souvent fracturé, le pari semble loin d’être gagné.

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Jade Blachier

Diplômée en Information Communication, journaliste alternante chez Economie Matin.

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