En l’absence de loi de finances pour 2025, les délais de versement de MaPrimeRénov’ seront allongés pour les dossiers déposés après le 1er janvier. Une situation qui inquiète le secteur du bâtiment et les particuliers, alors que l’interdiction de louer les passoires thermiques est désormais en vigueur.
MaPrimeRénov’ en retard, inquiétude chez les propriétaires
Depuis le 1er janvier, les logements classés G sur le diagnostic de performance énergétique (DPE) ne peuvent plus être mis en location. Face à cette contrainte, de nombreux propriétaires bailleurs se tournent vers MaPrimeRénov’, l’aide publique destinée à financer des travaux de rénovation énergétique. Cependant, les délais de versement de cette subvention, habituellement de deux à trois semaines après la transmission des factures, risquent de s’allonger considérablement.
MaPrimeRénov’ ralenti par la crise politique
En cause, l’absence de loi de finances pour 2025, après la censure du gouvernement Barnier en décembre. Valérie Létard, ministre du Logement, a confirmé au Figaro que « tant que le budget 2025 n’est pas voté, les délais de paiement de MaPrimeRénov’ aux particuliers vont être rallongés pour tous les dossiers qui n'ont pas été instruits avant le 1er janvier 2025 ».
Cette situation suscite une vive inquiétude dans le secteur du bâtiment. La Fédération française du bâtiment (FFB) dénonce un coup dur pour un dispositif déjà marqué par des ajustements en 2024. « Ce gel des versements va interrompre brutalement les travaux de rénovation énergétique, un marché déjà fragilisé », déclare-t-elle dans un communiqué. Même son de cloche du côté de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), qui prévient : « Des dizaines de milliers de ménages risquent de reporter, voire d’abandonner leur projet d’investissement. »
Le secteur du bâtiment en alerte
Les représentants des artisans et entrepreneurs appellent à des garanties rapides pour éviter une paralysie du secteur. La FFB demande notamment que l’Agence nationale de l’habitat (Anah), chargée d’instruire les dossiers, continue d’examiner les nouvelles demandes d’aide, qu’il s’agisse de rénovations d’ampleur ou de travaux ponctuels.
Les propriétaires bailleurs, déjà confrontés à l’interdiction de louer des logements énergivores, doivent désormais composer avec ces retards. Malgré tout, le gouvernement se veut rassurant. « Les propriétaires peuvent continuer à déposer leurs dossiers, ils doivent être instruits, mais il y aura un retard dans les délais de paiement des aides », précise le cabinet de la ministre du Logement.
En attendant, les professionnels du secteur craignent une perte de confiance dans MaPrimeRénov’ et une chute des demandes, alors même que la rénovation énergétique constitue un enjeu majeur pour réduire l’impact environnemental des logements en France.