Depuis quelques semaines, le métapneumovirus humain (HMPV) attire l’attention en Chine, où une hausse des cas a été signalée. Après les souvenirs encore vifs de la pandémie de Covid-19, une question s’impose : faut-il craindre une nouvelle crise sanitaire mondiale ?
Virus HMPV en Chine : les prémices d’une nouvelle pandémie ?
Les images de patients dans des hôpitaux bondés circulant sur les réseaux sociaux ont ravivé les craintes d’une pandémie. Mais ce virus, bien connu des scientifiques depuis 2001, mérite-t-il autant d’attention ?
Qu’est-ce que le métapneumovirus humain (HMPV) ?
Identifié pour la première fois en 2001 aux Pays-Bas, le HMPV est un virus respiratoire qui touche les voies respiratoires supérieures. Ses symptômes ressemblent à ceux d’un rhume : toux, fièvre légère, congestion nasale, et, dans de rares cas, des complications plus graves comme une pneumonie.
Ce virus se transmet principalement par des gouttelettes lors de la toux ou des éternuements, ou par le contact avec des surfaces contaminées. S’il affecte généralement les enfants de moins de deux ans, les personnes âgées et les individus immunodéprimés, il reste bénin pour la majorité des personnes en bonne santé.
La Chine a enregistré une augmentation des cas de HMPV depuis fin 2024, particulièrement dans les régions du nord. Selon les autorités locales, cette hausse est liée aux basses températures hivernales et correspond à une saisonnalité classique pour ce type d’infection respiratoire.
Au cours de la semaine du 28 décembre 2024, le CDC (Centers for Disease and Prevention) a observé que parmi environ 13 800 tests effectués pour des maladies respiratoires, seuls 1,94 % étaient positifs au HMPV. Ce chiffre reste faible comparé à la grippe (18,71 %) et au Covid-19 (7,10 %) sur la même période.
Cependant, l’attention portée au HMPV cette année pourrait être amplifiée par le contexte post-Covid-19. Comme l’explique Jacqueline Stephens, épidémiologiste à l’Université Flinders, une meilleure détection grâce à des outils diagnostiques plus précis et une plus grande vigilance face aux épidémies contribuent à cette médiatisation.
Un risque de pandémie, vraiment ?
Contrairement au Covid-19, le HMPV ne présente pas les caractéristiques d’un virus pandémique. Les experts, comme Martin Michaelis, professeur en médecine moléculaire à l’Université de Kent, rappellent que ce virus circule depuis des décennies, offrant à la population une certaine immunité. De plus, les cas restent largement confinés à des groupes vulnérables.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les autorités chinoises confirment qu’aucune urgence sanitaire n’a été déclarée. Les niveaux d’infections actuels en Chine restent inférieurs à ceux en 2024.
Comme pour d’autres virus respiratoires, des gestes simples suffisent pour limiter la propagation :
- Se laver fréquemment les mains ;
- Tousser ou éternuer dans un mouchoir ou dans le coude ;
- Éviter les contacts rapprochés en cas de symptômes.
Il est également important de surveiller les signes d’infection chez les personnes vulnérables. Si aucun vaccin n’existe pour l’instant, des avancées scientifiques pourraient à terme offrir une protection supplémentaire.