Règlement en carte : des frais invisibles pour les consommateurs

Entre 5 et 6 milliards d’euros ont été dépensés indirectement (car compris dans les prix) en frais de transactions par carte bancaire par les consommateurs européens en 2023, révèle la Cour des comptes européenne. Si les régulations ont limité certains excès, le manque de transparence dans les pratiques de tarification reste problématique. Faut-il revoir les règles pour alléger cette charge financière ?

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 10 janvier 2025 à 8h04
Frais bancaires en Europe : une charge invisible pour les consommateurs
attaque-cybersecurite-carte bancaire-fraude - © Economie Matin
0,2%Les frais de transaction facturés aux commerçants sont limités à 0,2% en cas de règlement par carte de débit.

Des frais bancaires toujours conséquents malgré les plafonds

En 2023, les Européens ont déboursé entre 5 et 6 milliards d’euros en frais de paiement par carte bancaire, selon la Cour des comptes européenne. Ces frais, souvent ignorés des consommateurs, sont liés à l’essor des paiements numériques, un marché en pleine expansion. Entre 2017 et 2023, la valeur des paiements électroniques a plus que doublé, atteignant plus de 1.000 milliards d'euros par an. Les cartes bancaires, physiques ou virtuelles, dominent largement ce paysage.

Pour réguler cet environnement, l'Union européenne a plafonné les commissions d’interchange, les frais payés par la banque du commerçant à celle du consommateur. Ces plafonds de 0,2% pour les cartes de débit et 0,3% pour les cartes de crédit visent à limiter l'impact sur les prix. Cependant, la réalité est plus complexe : cette régulation a entraîné une hausse générale des prix des produits, sans que les consommateurs en soient informés. La Cour déplore un manque de transparence, qui empêche toute pression sur les fournisseurs de services de paiement pour réduire leurs coûts.

Des solutions inspirées de l’exemple australien

Le rapport souligne également que la Commission européenne n'a pas évalué l'impact de ses mesures. « Les effets positifs pour les consommateurs ne sont pas clairement démontrés », affirme Ildikó Gáll-Pelcz, membre de la Cour des comptes. Cette absence de suivi renforce l'idée qu'une révision des règles s'impose pour alléger les frais bancaires.

La Cour recommande de mettre en place des critères clairs pour justifier les interventions sur les prix et met en avant l'exemple australien. En Australie, bien que les commissions d’interchange soient également plafonnées, les commerçants peuvent, si le client règle en carte, majorer leurs prix pour refléter les frais de carte bancaire qu'ils subissent. Cette pratique a permis une réduction significative des commissions payées par les commerçants, avec des effets bénéfiques sur les prix finaux.

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Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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