C’est une douche froide pour de nombreux retraités qui envisageaient d’aller en EHPAD et/ou leur famille. Le gouvernement Bayrou a publié un décret le 31 décembre 2024 autorisant les EHPAD publics et associatifs à augmenter leurs tarifs pour leurs nouveaux résidents.
Bien vieillir : certains EHPAD verront leur prix augmenter grâce au gouvernement
Ce décret entre dans le cadre de la loi Bien Vieillir d'avril 2024. Son objectif : renflouer les caisses des EHPAD publics et associatifs qui sont pour la plupart en déficit. Quels résidents sont concernés ?
Tarifs des EHPAD : jusqu'à 35 % de hausse pour certains résidents
La mise en place de cette hausse tarifaire intervient dans un contexte économique particulièrement difficile pour les établissements EHPAD associatifs et publics. Comme le révélait la commission des affaires sociales du Sénat dans son rapport publié au mois de septembre 2024 : plus de 6 EHPAD sur 10 (66 %) sont en déficit, soit le double d’il y a quatre ans (27 % de ces établissements en 2020). Cette explosion a poussé le gouvernement Bayrou à agir, via la loi « Bien vieillir », qui introduit la possibilité de différencier les tarifs entre les résidents aidés, c'est-à-dire les plus modestes qui sont éligibles à l'Aide sociale à l'hébergement (ASH), et ceux qui paient par leurs propres moyens leur hébergement en EPHAD. Objectif de cette mesure : que les EHPAD publics et associatifs ne soient pas entièrement dépendants des financements publics.
Rares sont les familles qui placent un proche ou les retraités qui vont de gaieté de cœur dans un EHPAD. Souvent vu comme un ultime recours, cette mesure risque de toucher les retraités - ou leur famille - qui sont modestes, mais pas assez pour être éligibles à l'ASH. Actuellement, le coût moyen d’une journée dans ces EHPAD s’élève à 65,50 euros. Avec l’application dudit décret depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, certains résidents pourraient voir leur facture grimper jusqu’à 85 euros, ce qui équivaut à une hausse de 19,50 euros par jour, précise Le Monde. Au total, cela représente pas moins de 600 euros de frais supplémentaires mensuels pour les résidents concernés - ou leur famille. Caroline Urbain, présidente de l’Uriopss, tire la sonnette d'alarme sur auprès de nos confrères de L'Union sur « le risque d’exclusion de certains seniors, dont les revenus se situent juste au-dessus du seuil d’éligibilité à l’ASH »
Liberté des établissements
Comme le précise néanmoins le décret, chaque EHPAD concerné est libre de décider d’appliquer ou non une hausse de ses tarifs. Ils ont toutefois l'obligation d'en informer au préalable le conseil départemental auquel ils sont rattachés.
Une liberté qui risque d'amener d'importantes disparités entre les établissements et les territoires, et in fine, d'être contreproductive. Certains établissements, en effet, pourraient être boycottés tandis que d'autres pourraient crouler sous les demandes, ce qui pourrait impacter le marché et obliger certains retraités à chercher un établissement plus éloigné.