Opération séduction pour François Hollande, mercredi, en déplacement dans le Puy-de-Dôme en Auvergne pour rencontrer des agriculteurs mitigés sur son action.
Cela faisait depuis le dernier Salon de l'agriculture que François Hollande n'avait pas porté son intérêt aux agriculteurs. Rappelez-vous, pendant la campagne présidentielle, le candidat du PS avait promis de porter une attention particulière à l'élevage, une branche fragile, en crise, avec notamment les plus bas revenus de toute la profession.
La réforme de la PAC en droit national
Honorant donc cet engagement, le chef de l'Etat s'est rendu à Cournon d'Auvergne au Sommet de l'élevage. Le président n'est pas arrivé les mains vides. En poche notamment, le projet de traduction en droit national de la réforme de la PAC, la politique agricole commune européenne. Pour une fois, et sur ce sujet en particulier, Bruxelles laisse une marge de manoeuvre importante aux Etats membres pour adapter les directives européennes aux spécificités nationale. Précisons que la France est un des principaux états bénéficiaires de la PAC.
A six mois des élections municipales, la visite du président n'est évidemment pas anodine. Accueilli par des menaces de vote FN, quelques sifflets et applaudissements, le président s'est voulu rassurant et pédagogue sur l'application de la réforme de la PAC. Le sujet est de plus assez complexe, et la période délicate. La part nationale de budget de la PAC va baisser de 2 % pour les six prochaines années.
L'élevage, branche pauvre de l'agriculture
François Hollande a donc tenté d'expliquer à des agriculteurs en difficulté qu'ils devraient désormais apprendre à se prendre en charge, quitte à modifier l'orientation de leurs exploitations, voire à mixer leurs activités comme cela se fait déjà en Allemagne. De plus, le président a déclaré vouloir que les aides soient mieux réparties entre éleveurs et céréaliers.
Les disparités de salaire entre ces deux professions sont énormes. Un éleveur touche environ 15 000 euros par an, alors qu'un céréalier pointe à 75 000 euros annuels. Ce rééquilibrage devrait se faire sur six ans, pour ne pas déstabiliser ces secteurs. Enfin, François Hollande a annoncé qu'un milliard d'euros serait alloué à l'élevage d'ici à 2019. Opération séduction réussie ?