Esclavage de BYD au Brésil : la face sombre du constructeur automobile chinois

Le 25 décembre 2024, une nouvelle choquante émergeait du Brésil : 163 travailleurs chinois, employés sur le chantier de construction de la plus grande usine BYD hors d’Asie, étaient secourus dans des conditions qualifiées de « semblables à de l’esclavage ».

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Par Nicolas Egon Modifié le 26 décembre 2024 à 16h39
Esclavage de BYD au Brésil : la face sombre du constructeur automobile chinois
Esclavage de BYD au Brésil : la face sombre du constructeur automobile chinois - © Economie Matin
60 %L'employeur aurait confisqué 60 % du salaire des travailleurs, le reste ayant été versé en monnaie chinoise

Le géant des voitures électriques BYD, souvent désigné comme le « Tesla chinois », voit son image gravement ternie par ce scandale.

Un projet ambitieux entaché par des abus

Situé à Camaçari, dans l’État de Bahia, ce projet visait à construire une usine capable de produire 150 000 véhicules par an. Cependant, au lieu d’incarner une avancée technologique et économique, le chantier est devenu le théâtre d’abus graves envers les travailleurs. Selon le Ministère Public du Travail (MPT) brésilien, les ouvriers vivaient dans des conditions indignes :

  • Logement : lits sans matelas, absence d’armoires pour leurs effets personnels, qui se mêlaient souvent aux aliments.
  • Hygiène : un seul sanitaire pour 31 personnes, obligeant les ouvriers à se réveiller dès 4 heures du matin pour attendre leur tour.
  • Conditions de travail : exposition prolongée à une intense radiation solaire, causant des problèmes cutanés.

Tableau des infractions majeures relevées : 

Infraction Description
Logement insalubre Absence de matelas, mélange des effets personnels et alimentaires
Manque d’installations sanitaires Un sanitaire pour 31 personnes
Saisie de documents Confiscation des passeports des ouvriers
Salaire retenu 60% du salaire retenu par l’employeur

BYD et son sous-traitant dans l’œil du cyclone

Les responsables de ces abus seraient la société Jinjiang Construction Brazil Ltda, sous-traitant de BYD. Toutefois, l’implication de BYD demeure ambiguë. Bien que la société ait rompu ses contrats avec Jinjiang et relogé les ouvriers dans des hôtels, des sources affirment que BYD était au courant des conditions, sans prendre de mesures jusqu’à l’intervention des autorités locales.

Les autorités brésiliennes ont suspendu les travaux et convoqué BYD à une audience pour répondre aux accusations. En Chine, le ministère des Affaires étrangères a souligné l’importance de respecter les droits des travailleurs, tout en coopérant avec les autorités brésiliennes pour faire la lumière sur ces événements. Ce scandale soulève des questions sur l’éthique des entreprises chinoises opérant à l’étranger. BYD, en pleine expansion internationale, pourrait voir ses ambitions freinées par cette affaire. Les consommateurs et gouvernements pourraient durcir leurs positions face à un constructeur pourtant en passe de dominer le marché des voitures électriques.

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