Refund : ce business illégal qui attire les jeunes internautes

Ils en parlent sur TikTok, sur Telegram, et même dans les cours de lycée. Une nouvelle tendance se développe à vitesse grand V. Derrière cette pratique, des sommes faramineuses et des risques tout aussi vertigineux. Mais que cache vraiment ce phénomène à la mode chez les jeunes ?

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Par Grégoire Hernandez Publié le 24 décembre 2024 à 9h01
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Refund : ce business illégal qui attire les jeunes internautes - © Economie Matin
717 EUROS« Ma commande de 717 euros sur Shein a été totalement remboursée », écrit une internaute sur TikTok.

Le "refund", un terme encore méconnu il y a quelques années, s'invite aujourd'hui dans les discussions des réseaux sociaux et suscite la curiosité de nombreux internautes, notamment les plus jeunes. À première vue, il ressemble à une méthode ingénieuse pour économiser de l'argent ou en gagner rapidement. Mais derrière cette pratique séduisante se cache une réalité bien plus complexe et surtout illégale.

Le refund, une arnaque en apparence facile

L'idée du "refund" paraît simple, presque trop simple : commander un produit en ligne, affirmer ne jamais l'avoir reçu et se faire rembourser. Certains vont plus loin, revendent les produits remboursés et transforment cette fraude en véritable business. « Ma commande de 717 euros sur Shein a été totalement remboursée », écrit une internaute sur TikTok.
Sur des plateformes comme TikTok ou Telegram, des tutoriels expliquent les étapes à suivre. Ces réseaux regorgent de témoignages comme celui d'Alex (prénom modifié), 20 ans, interrogé par Tech&Co, qui déclare : « Mes amis et moi faisons cela depuis un an. Ça rapporte entre 500 et 2.000 euros par semaine. » Une opportunité qui semble tentante, mais à quel prix ?

TikTok, Instagram, Telegram : autant de vitrines où le "refund" est présenté comme un moyen "malin" de contourner les règles. Des vidéos incitatives affichent des messages aguicheurs : « Gagnez jusqu’à 30.000 euros en 6 mois ! ».
Mais derrière ces promesses se cache une normalisation d’une fraude dangereuse, en particulier auprès des plus jeunes. « Ce sont souvent des adolescents de 15 à 20 ans qui se lancent. Ils ne mesurent pas les risques juridiques », explique Alexandre Archambault, avocat en droit numérique.

Les risques : entre peines lourdes et poursuites judiciaires

Si cette pratique séduit par sa simplicité, elle n'est pas sans conséquence. En France, le Code pénal est clair : cinq ans d’emprisonnement et 375 000 euros d’amende pour escroquerie ou abus de confiance.
Certains, comme Jude, influenceur sur TikTok, tentent d’alerter : « Les gars, un ami doit 30.000 euros à l’État. Faites attention, ce n’est pas un jeu. » Pourtant, les avertissements peinent à décourager les adeptes du "refund".

Au-delà des risques personnels, cette pratique impacte directement les plateformes de commerce en ligne. Amazon, Nike ou Zalando ont déjà commencé à riposter. Des entreprises engagent des poursuites civiles et renforcent leurs politiques de sécurité.
Mais le problème va plus loin : la popularisation du "refund" pourrait entraîner une hausse des prix pour les consommateurs, les marques cherchant à compenser leurs pertes. Une fraude qui, au final, pénalise tout le monde.

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Étudiant en école de journalisme. Journaliste chez Économie Matin depuis septembre 2023.

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