Automobile : Stellantis a choisi ce pays pour son nouveau siège social

En janvier 2025, le paysage de l’industrie automobile européenne prendra un tournant majeur avec le transfert du siège européen de Stellantis. Le choix du groupe franco-italo-américain est symbolique et stratégique, marquant un retour aux sources pour le groupe. Mais quel est le pays choisi par le géant européen ?

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 20 décembre 2024 à 6h40
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Automobile : Stellantis a choisi ce pays pour son nouveau siège social - © Economie Matin
6%En 2023, le chiffre d'affaires de Stellantis a grimpé de 6%.

Le déménagement du siège social depuis les Pays-Bas reflète une volonté de consolidation autour d’un écosystème industriel riche et d’infrastructures de pointe. Le site choisi par la direction a toujours été un symbole de l’innovation automobile en Europe. Aujourd’hui, il se prépare à accueillir des projets technologiques d’envergure, notamment avec le développement de la mobilité électrique et hybride.

Stellantis quitte les Pays-Bas pour… l’Italie !

Si le groupe Stellantis est né sous l’impulsion d’un Français, Carlos Tavares, à la tête de PSA Peugeot Citroën, le constructeur semble vouloir se détacher de son créateur. Ce n’est donc pas la France qui a été choisie, mais l’Italie. Le transfert à Turin du siège social de Stellantis est bien une décision stratégique dans un contexte économique et industriel en mutation rapide. La ville offre une proximité avec les grandes usines italiennes du groupe, un accès à une main-d’œuvre qualifiée et des infrastructures technologiques clés. Parmi elles, le centre SUSTAINera, dédié à l’économie circulaire, et le Battery Technology Center, unique au monde dans le groupe Stellantis, qui se consacre à la recherche et au développement sur les batteries électriques.

Ces installations permettent à Stellantis de s’inscrire dans une dynamique de transition écologique tout en renforçant sa compétitivité sur un marché européen de plus en plus exigeant. À l’heure où les législations environnementales se durcissent et où les attentes des consommateurs évoluent, ce recentrage stratégique pourrait s’avérer déterminant pour l’avenir du groupe.

Stellantis refait de Mirafiori son porte-drapeau

Mirafiori, lieu emblématique de l’automobile italienne d’où est sorite, entre autres, la Fiat 500 qui a permis la démocratisation de la voiture en Italie, deviendra le pilier des ambitions de Stellantis en Europe. L’usine, autrefois connue pour sa production de masse, est aujourd’hui au cœur d’un projet de modernisation tourné vers l’avenir. À partir de 2025, elle produira la nouvelle Fiat 500 dans ses versions hybride et électrique, des modèles conçus pour répondre aux défis de la mobilité durable.

Mais Mirafiori ne se limite pas à la fabrication de véhicules. Le site accueillera également des activités de pointe comme la production de transmissions électriques eDCT, consolidant ainsi son rôle dans la chaîne de valeur de Stellantis. Ces évolutions s’accompagnent d’investissements conséquents : 2 milliards d’euros seront alloués à la modernisation des usines italiennes, auxquels s’ajouteront 6 milliards d’euros d’achats auprès de fournisseurs locaux.

Le Piano Italia de Stellantis : une vision pour l’Italie

Le plan de Stellantis pour l’Italie ne se limite pas à Turin. Toutes les usines italiennes du groupe sont incluses dans cette transformation, avec des projets visant à maintenir les emplois et à intégrer les salariés dans une dynamique de montée en compétences. Cette démarche s’inscrit dans le cadre du « Piano Italia », un engagement fort qui reflète une volonté de valoriser le rôle central de l’Italie dans la stratégie globale de Stellantis.

L’indépendance financière du groupe renforce également la portée de ces initiatives. Contrairement à d’autres acteurs du secteur, Stellantis a choisi de financer ses projets sans recours aux subventions publiques, affirmant ainsi sa résilience et sa solidité économique, mais aussi la volonté de s’extraire des contraintes gouvernementales.

Stellantis en Italie : une rupture avec l’ère Tavares ?

Le départ de Carlos Tavares, ancien directeur général de Stellantis, en décembre 2024 et de manière anticipée et inattendue, ajoute une dimension particulière à ce repositionnement stratégique. Sous son leadership, le groupe s’est concentré sur la rationalisation des coûts et l’intégration des différentes marques issues de la fusion entre Fiat Chrysler Automobiles et PSA. Le transfert du siège à Turin pourrait être perçu comme une rupture avec cette approche centralisée, au profit d’une stratégie davantage axée sur les spécificités locales. Mais pourrait être aussi le signe de la volonté de la famille Agnelli, qui détenait FCA avant la fusion, de reprendre la main sur le groupe.

Ce changement marque aussi une volonté de Stellantis de se démarquer sur un marché en pleine mutation. Alors que Tesla domine le segment des véhicules électriques, le groupe affiche une ambition claire : devenir un leader de l’innovation tout en capitalisant sur son patrimoine industriel.

Ce qui est certain, c’est que 2025 sera une année décisive pour Stellantis et, plus largement, pour l’industrie automobile européenne. En recentrant ses activités autour de Turin, le groupe fait le pari de l’innovation et de l’écologie, tout en restant profondément ancré dans son histoire. Et c’est la France qui en fait les frais.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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