Épargne : incertitude politique oblige, les Français privilégient les placements sûrs

Alors que de nouvelles réformes fiscales et une réduction des dépenses publiques complexifient la donne, les épargnants français reconsidèrent leurs stratégies. Entre placements sans risque et engouement pour l’immobilier, les données d’un récent sondage Kantar pour la société de gestion Iroko reflètent une prudence et une diversification accrues.

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 18 décembre 2024 à 9h41
Épargne : incertitude politique oblige, les Français privilégient les placements sûrs
Épargne : incertitude politique oblige, les Français privilégient les placements sûrs - © Economie Matin
49%La moitié des Français (49%) recherchent avant tout la sécurité, quitte à accepter un faible rendement.

Face à l’incertitude, les Français privilégient des placements plus liquides et sécurisés

Les récentes mesures fiscales, la réduction des dépenses publiques et les réformes des retraites suscitent un climat d’incertitude. D’après un sondage Kantar pour la société de gestion Iroko, deux Français sur cinq (40%) envisagent désormais d’adapter le placement de leur épargne, tandis que 27% restent indécis, préférant observer l’évolution du contexte. Cette réactivité ne se limite pas à une seule catégorie socio-économique : plus de 60% des jeunes et des ménages aisés comptent reconsidérer leur manière d’épargner, signe que le phénomène touche différentes strates de la population.

À la lecture des résultats de ce sondage, un constat ressort en fil rouge : la prudence domine. Plus de la moitié des sondés optent désormais pour des produits bancaires liquides et règlementés (Livret A, LDD, PEL…), appréciés pour leur sécurité et leur simplicité. En parallèle, un tiers des répondants se tournent vers l’assurance-vie et le Plan d’Épargne Retraite (35%), et près d’un quart (24%) vers l’immobilier physique. L’immobilier locatif reste particulièrement attractif auprès des moins de 50 ans (34%), tandis qu’un sur cinq (21%) envisage d’investir en Bourse, surtout parmi les plus jeunes (34% des moins de 30 ans). Les parts de SCPI suscitent également de l’intérêt (10%), en particulier chez les foyers à hauts revenus (16%). Malgré ce dynamisme, 32% des épargnants choisissent de ne pas modifier leurs placements, soulignant qu’une proportion significative adopte une position d’attentisme raisonné.

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Des performances contrastées, l’immobilier toujours en bonne place

Près de quatre Français sur dix (38%) estiment n’avoir pas été déçus par leurs placements. Toutefois, les livrets réglementés, malgré leur popularité, peinent à convaincre : 34% des répondants se déclarent déçus de leurs performances, alors même que les taux d’intérêt ont été relevés. Actions (16%) et cryptomonnaies (10%) suscitent également des insatisfactions. À l’inverse, les SCPI (91% de satisfaits) et les produits structurés (93%) se distinguent nettement.

Le sondage nous apprend que près de la moitié des Français (49%) recherchent avant tout la sécurité avec des rendements faibles. Dans cette optique, 34% investiraient 100.000 euros dans l’immobilier, considéré par 36% des répondants comme le placement le plus efficace pour obtenir une rente retraite. L’or (26%), les fonds euros (25%) ou la Bourse (14%) complètent l’éventail des stratégies. Enfin, s’ils se décidaient pour des parts de SCPI, plus de la moitié (55%) privilégierait la performance, 46% l’absence de frais d’entrée et 39% l’avis d’un expert, preuve que le conseil financier demeure crucial. L’appétit reste néanmoins limité (15%), un tiers des sondés avouant méconnaître cet univers.

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Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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