Les retraités français, pourtant réputés pour leur générosité, réduisent leur aide financière aux proches. D’après le baromètre OpinionWay-Carac de décembre 2023, cette tendance s’est accentuée depuis 2022. En effet, le montant des aides ponctuelles chute de 1 718 euros en 2022 à 1 307 euros en 2023, soit 400 euros de moins. Une somme non négligeable pour des enfants ou petits-enfants déjà éprouvés par l’inflation galopante.
Retraités : quand la générosité fléchit face à la crise économique
Plus frappant encore, l’aide régulière mensuelle passe de 182 euros à 158 euros en moyenne. Comment expliquer ce recul inquiétant ? La réponse est simple : les retraites n’ont pas suivi l’augmentation du coût de la vie, forçant les retraités à revoir leurs priorités.
Qui reçoit ces aides ? Une priorité accordée aux enfants
Si 66 % des retraités continuent d’aider leurs enfants financièrement, cette générosité diminue notablement lorsqu’il s’agit des petits-enfants, avec seulement 41 % des retraités les soutenant. Les chiffres révèlent un détail intrigant : la proportion de retraités aidant leurs enfants grimpe à 76 % lorsqu’ils ont anticipé et préparé leur retraite. À l’inverse, elle tombe à 60 % pour ceux qui n’ont rien prévu.
Type d’aide | 2022 | 2023 | Différence |
---|---|---|---|
Aide ponctuelle annuelle | 1 718 euros | 1 307 euros | - 400 euros |
Aide régulière mensuelle | 182 euros | 158 euros | - 24 euros |
L’étude confirme que les dons se concentrent sur des besoins concrets, mais évoluent :
- 54 % des aides prennent la forme de cadeaux.
- 53 % sont des dons en espèces.
- Les donations, autrefois populaires, chutent de 26 % en 2022 à 21 % en 2023.
Les versements sur comptes épargne et les financements d’activités pour les enfants sont également en net recul. Ce constat pose une question : l’effort financier des retraités serait-il en déclin définitif ?
Pourquoi les retraités donnent-ils moins ? Une réalité économique implacable
La crise sanitaire de 2020 a marqué un tournant. 22 % des retraités déclarent offrir moins d’aide qu’avant 2020, un signe révélateur des difficultés économiques persistantes. Les raisons de cette baisse sont multiples :
- Inflation et coût de la vie : les pensions ne suivent pas la flambée des prix.
- Réduction des rendements d’épargne : les produits financiers traditionnels rapportent moins.
- Incertitude économique : les retraités préfèrent garder un coussin de sécurité.
« L’entraide familiale est plus que jamais vécue comme nécessaire et incontournable. En tant que mutuelle, notre mission est de nous adapter à cette évolution », souligne Isabelle Genest, Directrice de la Communication chez Carac.
En d’autres termes, les retraités doivent arbitrer entre leur propre sécurité financière et le soutien à leurs proches. Un équilibre fragile dans un contexte de précarisation généralisée.
Les retraités toujours généreux… mais sous contrainte
Même si 98 % d'entre eux ne reçoivent aucune aide financière de la part de leur famille, ils continuent de donner. Cependant, le constat est clair : leur générosité est conditionnée par leur capacité à anticiper. À l’heure où la préparation de la retraite devient un enjeu crucial, ceux qui s’y prennent tôt soutiennent davantage leurs proches.
Situation des retraités | Proportion aidant leurs enfants |
---|---|
Retraite préparée | 76 % |
Retraite non préparée | 60 % |
La mutuelle Carac, consciente de ces enjeux, propose des solutions adaptées comme l’assurance-vie intergénérationnelle ou le Carac Épargne Génération (CEGEN) pour aider les familles à mieux transmettre leur patrimoine. Ces outils pourraient-ils inverser la tendance actuelle ? Rien n’est moins sûr.