CAC 40 : les tops et les flops de l’année 2024

Le CAC 40 affiche actuellement la pire performance parmi les indices de la zone euro, évoluant en territoire négatif.

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Par Andrea Tueni et Nicolas du Repaire Publié le 17 décembre 2024 à 5h30
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CAC 40 : les tops et les flops de l’année 2024 - © Economie Matin
38%Kering souffre d’une baisse de 38 % de son cours depuis janvier 2024.

À l’échelle mondiale, il figure également parmi les indices les moins performants cette année. Cette contre-performance s’inscrit dans un contexte français particulièrement complexe.

Des mouvements politiques qui nourrissent l’incertitude pour les investisseurs

La dissolution de l’Assemblée nationale a freiné toute dynamique positive, accentuant l’incertitude pour les investisseurs. À cela s’ajoute la menace de nouveaux droits de douane américains sur les importations européennes, qui pourrait entraver davantage la croissance de la zone euro. Par ailleurs, les pressions des agences de notation ont pesé sur le sentiment des marchés, bien que celles-ci aient maintenu des perspectives stables en saluant les efforts pour ramener le déficit à 5 % d’ici 2025 comme premier objectif.

Les tensions sur les taux d’intérêt se sont également manifestées, avec le rendement à 10 ans français ayant brièvement dépassé celui de la Grèce avant de se stabiliser sous la barre des 3 %. Malgré un écart de taux significatif avec l’Allemagne (environ 85 points de base), cette différence semble davantage refléter un "flight to quality" en faveur de l’Allemagne plutôt qu’une véritable défiance envers la dette française.

Des signaux encourageants en émergence

Malgré ces défis, des signaux positifs commencent à émerger. Le CAC 40 a su préserver le support critique des 7100 points et pourrait bénéficier de dynamiques globales favorables. En particulier, les relances massives annoncées par la Chine, couplées à un virage vers une politique monétaire plus accommodante, pourraient offrir un soutien significatif aux marchés.

De plus, la baisse de l’euro pourrait constituer un soutien aux exportations européennes, contrebalançant en partie l’impact potentiel des droits de douane américains annoncés par l’administration Trump. En Europe, les valorisations boursières demeurent plus attractives que celles des États-Unis, où elles atteignent des sommets. Cette attractivité, associée au soutien attendu de la Banque centrale européenne, qui prévoit une réduction agressive des taux tout au long de l’année 2025, pourrait constituer un catalyseur essentiel pour stimuler l’économie dans un contexte de baisse progressive de l’inflation.

Enfin, bien que le risque politique reste un facteur clé intégré dans les valorisations actuelles, un potentiel de hausse significatif pourrait être débloqué grâce à une amélioration de la dynamique des bénéfices, une plus grande clarté sur le plan politique et un environnement économique plus favorable.

 Focus sur …

 Les « Tops » de l’année :

Hermès

Malgré un environnement économique mondial difficile, marqué par un ralentissement de la consommation en Chine, Hermès se distingue avec une croissance impressionnante de plus de 14 % depuis le début de l’année. La maison de luxe continue de s’appuyer sur l’excellence de ses produits et leur rareté, garantissant des marges élevées. Avec un niveau de dette faible, la marque affiche des résultats financiers remarquables : 3,1 milliards d’euros de résultat opérationnel, représentant 42 % de son chiffre d’affaires.

Safran

Safran a connu une solide performance au premier semestre 2024, avec une hausse de 19,2 % de son chiffre d’affaires et un résultat opérationnel en progression de 41 %. Ces résultats reflètent une forte demande dans les secteurs de la propulsion aéronautique et de la défense, deux piliers du groupe. Le succès des moteurs LEAP et l'acquisition stratégique de Preligens, spécialisée en intelligence artificielle pour la défense, renforcent sa dynamique de croissance.

EssilorLuxottica

EssilorLuxottica tire parti de lancements innovants tels que les lunettes connectées Ray-Ban Meta et le verre Varilux XR, consolidant son leadership dans l’optique. Une croissance significative, aussi bien en ligne qu’en magasin, combinée à une expansion stratégique au Japon avec l’acquisition de Washin Optical, contribue à ses résultats solides. Sa politique de dividendes généreuse séduit également les investisseurs.

Saint-Gobain

Dans un contexte économique mondial tendu, Saint-Gobain réalise une performance robuste grâce à une forte demande en Amérique du Nord et en Asie-Pacifique, stimulée par l'urbanisation et la croissance des marchés de la construction. Des acquisitions stratégiques, comme celle de Bailey, renforcent cette dynamique. Le groupe enregistre un EBITDA de 3,7 milliards d’euros avec une marge de 15 %, illustrant sa résilience et sa rentabilité.

Renault

Malgré des défis dans le secteur automobile, Renault affiche une progression de près de 13 % depuis le début de l’année. Le constructeur répond efficacement à la demande croissante de véhicules électriques et stabilise ses ventes grâce à l’initiative Renault Occasion. Par ailleurs, la dévalorisation de la livre turque a joué en sa faveur, compte tenu de ses nombreuses usines en Turquie.

Les « flops » de l’année : les entreprises en difficulté en 2024

Kering

Kering souffre d’une baisse de 38 % de son cours depuis janvier 2024. La baisse de la demande pour Gucci, sa marque phare, particulièrement en Asie-Pacifique, au Japon et en Russie, pèse lourdement. Les changements récents dans la direction artistique n'ont pas encore porté leurs fruits. Toutefois, les initiatives en matière de durabilité pourraient attirer un public sensible aux enjeux environnementaux.

BNP Paribas

Avec une performance inférieure à celle de ses pairs, BNP Paribas pâtit d’un contexte de taux peu favorable pour les banques. Si la banque d’investissement enregistre une croissance de 9 %, la faiblesse des activités de crédit à la consommation pèse sur ses résultats. L'acquisition d'AXA IM vise à améliorer son efficacité opérationnelle et sa rentabilité à long terme.

STMicroelectronics

a également été confrontée à des perturbations dans ses chaînes d'approvisionnement, exacerbées par les tensions géopolitiques entre les États-Unis et la Chine, ralentissant la production et les livraisons. De plus, l'augmentation des coûts des matières premières et de l'énergie a comprimé les marges bénéficiaires, aggravant les difficultés dans un marché déjà en contraction

Stellantis

Stellantis subit une chute de plus de 30 % depuis le début de l’année. La concurrence accrue, les défis dans le segment des véhicules électriques et le départ de son PDG, Carlos Tavares, ont affaibli la confiance des investisseurs. Malgré tout, l’entreprise mise sur des innovations en conduite autonome et véhicules électriques pour se relancer.

TotalEnergies

L'action TotalEnergies est pénalisée par la volatilité des prix du pétrole et des résultats trimestriels inférieurs aux attentes. Cependant, des perspectives positives existent pour 2025, grâce à un prix attractif, un rendement de dividende supérieur à 6 % et l’impact favorable de la surperformance du dollar face à l’euro. Stabiliser sa stratégie de transition énergétique pourrait regagner la confiance des investisseurs.

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Andrea Tueni, responsable des activités marchés chez Saxo Banque France Nicolas du Repaire, Sales Trader

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