SNCF : les trains circuleront malgré les menaces de grève

Après les inquiétudes générées par un « décembre noir » annoncé, François Durovray, ministre démissionnaire des Transports invité sur Sud Radio le 12 décembre, rassure les Français : il n’y aura pas de grève SNCF.

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Par Adelaïde Motte Publié le 12 décembre 2024 à 13h57
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SNCF : les trains circuleront malgré les menaces de grève - © Economie Matin

Le 12 décembre 2024, François Durovray, ministre démissionnaire des Transports, a confirmé sur Sud Radio que les trains de la SNCF circuleraient normalement pendant les fêtes de Noël. Cette annonce met un terme à la menace d’une grève.

Des négociations tendues mais fructueuses

Lors de son entretien sur Sud Radio, François Durovray a dévoilé les coulisses d’un accord qui a permis de désamorcer la crise qui s'annonçait. Deux des quatre principaux syndicats de la SNCF ont accepté le compromis. Cet accord met fin à la menace d’un remboursement des aides au fret ferroviaire, estimées à 2,5 milliards d’euros, qui aurait mis en péril le secteur. Le ministre a expliqué que « Nous avons un grand projet de développement du fret, et je me réjouis que les cheminots aient des perspectives d’avenir. »

En parallèle, des négociations salariales ont permis de stabiliser les relations entre direction et syndicats. L’accord prévoit notamment des augmentations moyennes de 2,5 % pour l’année prochaine, correspondant selon François Durovray à la moyenne nationale.

La CFDT et l'UNSA se retirent de la grève SNCF

Deux syndicats majeurs de la SNCF, la CFDT-Cheminots et l’UNSA-Ferroviaire, ont décidé de lever leur appel à la grève après l’obtention de garanties spécifiques. Ces concessions, annoncées après des négociations marathon entre le gouvernement et les représentants syndicaux, comprennent plusieurs volets clés. Les syndicats ont obtenu un engagement de la SNCF à augmenter les salaires de manière uniforme, avec une hausse moyenne de 2,5 % dès janvier 2025. Cette revalorisation est jugée conforme à la hausse moyenne nationale, bien que certains cheminots la considèrent insuffisante compte tenu de l’inflation.

Une autre pierre d’achoppement concernait la menace d’un remboursement des 2,5 milliards d’euros d’aides européennes, qui aurait entraîné des suppressions d’emplois massives dans le fret. Le gouvernement a garanti que ces aides ne seraient pas remboursées, ouvrant ainsi la voie à un projet de développement ambitieux du fret ferroviaire, incluant de nouveaux investissements dans les infrastructures. Un consensus a également été trouvé sur le maintien de certains avantages sociaux liés aux conditions de travail des cheminots, notamment les congés et les horaires flexibles pour les personnels les plus exposés.

SUD et la CGT maintiennent leurs revendications

Malgré ces avancées, deux syndicats restent mobilisés. Sud-Rail a jugé les propositions insuffisantes, en particulier concernant les revendications salariales. Ils continuent de réclamer une augmentation immédiate des primes et une meilleure redistribution des bénéfices. « Cet accord ne répond pas à la colère des cheminots, et les revendications de base sont ignorées. Nous restons mobilisés », a déclaré un représentant de Sud-Rail.

La CGT, elle, dénonce une politique qu’elle qualifie de « superficielle » et réclame une refonte complète de la stratégie ferroviaire, avec un renforcement des effectifs et une politique de réduction des écarts salariaux.

Réactions syndicales : prudence ou satisfaction ?

Les syndicats restent divisés. Si deux d’entre eux saluent un compromis « viable », d’autres pointent un accord insuffisant. Selon les représentants, les cheminots continuent de demander une revalorisation des salaires plus significative et une réduction de l’écart entre les bénéfices de la SNCF et les conditions des travailleurs.

Un délégué a déclaré que « L’accord est un premier pas, mais nous resterons vigilants sur son application effective. »

Les implications pour les consommateurs

Les voyageurs peuvent désormais planifier leurs trajets en toute sérénité. Cependant, cette situation met en lumière des problématiques structurelles. Pourquoi le transport ferroviaire reste-t-il dépendant de subventions massives ?

François Durovray précise sur Sud Radio que sur les 20 milliards d’euros alloués au secteur, 6 milliards proviennent des politiques tarifaires avantageuses des régions. Un tableau synthétise ces allocations pour plus de clarté :

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Allocation des Subventions Montant (en milliards d’euros) Source
Pédagogies régionales 7 Régions
Tarifs avantageux 6 SNCF
Autres aides diverses 7 État
Ade Costume Droit

Diplômée en géopolitique, Adélaïde a travaillé comme chargée d'études dans un think-tank avant de rejoindre Economie Matin en 2023.

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