L’ancien présentateur Nicolas Hulot et la chaîne TF1 s’affrontent en justice à propos de la marque Ushuaïa, révèle le média L’Informé. En jeu : des millions d’euros de royalties pour des gels douche et shampoings, issus d’un contrat signé dans les années 90. Retour sur une guerre aux relents d’après-shampoing.
Ushuaïa : Nicolas Hulot et TF1 s’écharpent pour des shampoings
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Publié le 12 décembre 2024 à 8h00
Quand Ushuaïa devient un business lucratif
C'est une affaire judiciaire étonnante que révèle le média L'Informé. Tout commence en 1987 lorsque Nicolas Hulot, alors inconnu du grand public, devient l’emblématique animateur de l’émission Ushuaïa, le magazine de l’extrême sur TF1. Fort de son succès, la chaîne flaire le potentiel commercial de cette marque en 1993 et s’associe à L’Oréal pour lancer une gamme de produits d’hygiène. Nicolas Hulot, désireux de préserver la pureté de son image écologique, s’oppose à cette exploitation commerciale. Mais en l’absence d’arguments juridiques solides, il finit par signer un accord : en échange de 25% des recettes brutes des ventes, il consent à laisser son univers télévisuel se décliner en déodorants et autres gels douche. Une affaire juteuse qui aurait rapporté des centaines de milliers d’euros par an à sa société personnelle, Eole Conseil.
Les shampoings coulent à flots jusqu’à la fin 2022. TF1 décide alors, douchant les espoirs de Nicolas Hulot, de ne pas renouveler cet accord. Le groupe, arguant que la notoriété de l’ancien animateur s’est étiolée, considère que ses contributions passées ne suffisent plus à justifier le maintien des royalties. Piqué au vif, Nicolas Hulot saisit le tribunal de commerce pour réclamer la poursuite du contrat, qu’il juge légitime tant que les produits portent la marque Ushuaïa.
TF1 riposte, Nicolas Hulot s’accroche
TF1, pas disposée à capituler, contre-attaque alors en accusant Nicolas Hulot de vouloir « usurper » sa propriété sur la marque Ushuaïa. Le tribunal, peu convaincu par cette défense, déboute la chaîne. Mais avant même que l’affaire ne se termine, TF1 vend la marque à L’Oréal pour 27,5 millions d’euros. Une transaction qui a, bien sûr, échappé à Nicolas Hulot.
L’ironie de l’histoire ? L’homme qui avait rêvé d’un monde sans plastique se bat désormais pour une marque commercialisant des flacons de shampoing. Mais la bataille ne s’arrête pas là : un autre contrat concernant les recettes secondaires des émissions Ushuaïa le lie encore à TF1. Affaire à suivre, ou à shampouiner...