Le 10 décembre 2024, la nouvelle est tombée comme un couperet lors d’un comité social et économique : la chaîne locale BFM Paris, lancée en 2016, cessera d’émettre dès le premier semestre 2025. Cette décision, prise par la direction de RMC-BFM et validée par le groupe CMA CGM, son nouveau propriétaire, a suscité une vive inquiétude, tant parmi les employés que dans le secteur des médias.
Clap de fin pour cette chaîne célèbre : une fermeture prévue pour 2025
La chaîne, qui comptait 27 journalistes en contrat à durée indéterminée et 5 employés à la régie publicitaire, n’aura pas résisté aux pertes financières chroniques estimées entre 2 et 3 millions d’euros par an.
Les promesses non tenues d’un géant industriel
Rodolphe Saadé, président de CMA CGM, avait pourtant promis, lors du rachat du groupe Altice Média, de renforcer les investissements et de préserver les emplois. Cependant, la réalité s’avère bien différente. À peine six mois après l’acquisition, les orientations stratégiques du milliardaire marseillais suscitent des critiques virulentes. Les syndicats CGT et SNJ ont dénoncé un manque de transparence et une absence de concertation, regrettant des annonces contradictoires qui oscillent entre espoir et désillusion.
En mars 2024, Saadé avait évoqué un « plan stratégique ambitieux » pour revitaliser les chaînes régionales comme BFM Paris. Aujourd’hui, les paroles semblent s’être envolées, laissant place à des suppressions d’antennes et à une perte d’audience vertigineuse.
BFM Paris : une mission d’information locale
Créée pour couvrir l’actualité de la région Île-de-France, BFM Paris s’était rapidement imposée comme un acteur incontournable, relayant les actualités locales, les conditions météorologiques et le trafic routier. Accessible gratuitement sur le canal 30 de la TNT, la chaîne avait su trouver un public fidèle grâce à sa réactivité et à une ligne éditoriale axée sur les préoccupations quotidiennes des Franciliens.
Cependant, les changements de direction et la baisse des revenus publicitaires ont progressivement érodé sa stabilité économique. Si la chaîne a su se démarquer par ses reportages de proximité, elle n’a jamais réussi à compenser les coûts élevés de fonctionnement.
Quelles conséquences pour les employés et les téléspectateurs ?
La fermeture de BFM Paris ne se limite pas à un simple écran noir sur les téléviseurs franciliens. Pour les 32 employés concernés, dont la majorité est protégée par des contrats en CDI, la perspective de reclassement dans d’autres entités du groupe reste floue. Plusieurs journalistes envisagent déjà de faire valoir la clause de cession, leur permettant de quitter l’entreprise avec des indemnités.
Pour les téléspectateurs, cette disparition laisse un vide dans le paysage médiatique local. À ce jour, aucune annonce claire n’a été faite concernant un potentiel remplaçant ou une réorganisation des contenus régionaux.
L’avenir des médias locaux en question
La fermeture de BFM Paris pose une question essentielle : celle de la viabilité des médias locaux dans un contexte de concentration croissante des groupes médiatiques. Alors que les chaînes locales peinent à se maintenir face à la concurrence des plateformes numériques, ce cas illustre la fragilité des modèles économiques traditionnels.
Le retrait de BFM Paris souligne également les tensions entre promesses initiales et réalités économiques. Alors que CMA CGM avait justifié son investissement dans les médias par une volonté de diversification stratégique, ses décisions actuelles rappellent davantage une gestion axée sur la rentabilité à court terme.
Indicateur | Valeur |
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Année de création | 2016 |
Nombre de journalistes | 27 (CDI) |
Pertes annuelles estimées | 2-3 millions d'euros |
Date de fermeture prévue | Premier semestre 2025 |
Réduction des effectifs | 32 postes concernés |