Le 5 décembre 2024, le groupe Canal+, en réaction à la décision de l’Arcom de ne pas renouveler la fréquence de sa chaîne TNT C8, a annoncé un plan social mettant en péril 250 emplois, dont une partie n’est pas liée à la chaîne. Une décision qui a provoqué l’ire de l’intersyndicale, cette dernière ayant publié un communiqué le 6 décembre pour demander à la direction de revenir sur sa décision, qu’elle juge injustifiée.
Canal+ : les licenciements chez C8 crispent les tensions
Derrière la décision de l'Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) de ne pas renouveler la fréquence TNT de la chaîne C8, des centaines d'emplois sont en péril. Traîné dans la boue depuis presque un an, et voyant cette décision comme une occasion de se réorganiser pour améliorer sa rentabilité, le groupe Canal+ a annoncé un plan social qui exacerbe encore davantage les tensions.
L'intersyndicale vent debout contre le plan social de Canal+
Le climat social s’enflamme au sein du groupe Canal+. L’annonce par le groupe d'un plan social visant 10 % de ses salariés, soit 250 postes, dont 150 liés à l'arrêt de la chaîne C8 et 100 autres qualifiés d'« additionnels », a provoqué une levée de boucliers de la part des syndicats.
En plus des emplois liés à la chaîne C8, c'est l'absence de précisions sur les 100 emplois additionnels qui suscite l'indignation des syndicats. Dans son communiqué du 6 décembre 2024, l'intersyndicale regroupant la CGT, la CFE-CGC, la CFDT et +Libres estime que la décision de Canal+ est « injustifiée », bien que celle-ci fasse suite au jugement de l'Arcom de ne pas renouveler la fréquence de la chaîne C8.
— +Libres (@Plus_Libres) December 6, 2024
Devenir une plateforme de streaming internationale
Le groupe Canal+ ne s’est pas contenté de prendre acte du retrait de sa chaîne C8, qui, nous le rappelons, n'est autre que la première chaîne de la TNT, et la cinquième chaîne la plus visionnée en France, par l'Arcom. En effet, le groupe a annoncé dans un communiqué du 5 décembre 2024 la fin de son offre de chaînes payantes d'ici juin 2025, ainsi qu’une réduction de son financement pour le cinéma français, auquel il contribue à hauteur de 200 millions d'euros par an.
Cette réorganisation précède une échéance stratégique majeure pour la filiale de Vivendi : les actionnaires se réunissent en effet ce lundi 9 décembre 2024 dans le cadre de l'assemblée générale du groupe, afin de se prononcer sur le projet de scission de Vivendi en quatre entités indépendantes. Si ce projet est acté, il ouvrira la voie à la cotation de Canal+ à la Bourse de Londres, prévue pour le 16 décembre 2024. Attirer de nouveaux investisseurs, améliorer sa rentabilité... Canal+ ambitionne de devenir une plateforme de streaming internationale et rivaliser ainsi avec les géants du secteur tels qu'Amazon Prime, Netflix ou encore Disney+. Dans son communiqué, l’intersyndicale exhorte la « direction à revenir sur ces décisions » et se réserve « la possibilité de les contester syndicalement ».