Alors que le procès concernant l'utilisation des caisses noires* de l'UIMM se tient en ce moment au tribunal correctionnel de Paris, Denis Gautier-Sauvagnac, l'ancien patron de l'union des industries de la métallurgie, a enfin confirmé que des syndicats faisaient bien partie des bénéficiaires des largesses financières de son institution. "En réalité, je reconnais que je n'ai pas été assez clair jusqu'à présent et je confirme ici les propos d'Arnaud Leenhardt". Ce dernier avait avoué que les 5 syndicats représentatifs étaient les bénéficiaires des enveloppes d'argent liquide. "Ces contributions étaient une forme d'appui que depuis des décennies l'UIMM apportait à des organisations de salariés et patronales", a ajouté Denis Gautier-Sauvagnac.
Des chèques et du liquide
L'ancien patron de l'UIMM a même précisé comment cet argent était distribué. Un partie se faisait par chèques et "concernait des achats d'espaces publicitaires à prix d'or ou des locations de stands, également à prix d'or, ou encore par l'achat de journaux syndicaux", a dit M. Gautier-Sauvagnac, "une façon d'habiller les contributions. Mais, cela n'était pas suffisant, c'était un prétexte qui avait ses limites".
Concernant la seconde manière de distribuer de l'argent, il a simplement expliqué que certaines aides étaient données "en liquide" de façon "plus discrète".
Aucune complaisance de la part des syndicats
S'il est resté discret sur ses collaborateurs, ne souhaitant pas trahir leur confiance, l'ancien patron de l'UIMM a insisté sur le fait que qu'il n'y avait "aucune complaisance" de la part des syndicats. "C'était en quelque sorte une forme d'abonnement. Mon prédécesseur m'avait indiqué les montants qu'il fallait verser et je m'y suis tenu", a-t-il expliqué. Il s'est même fendu d'une anecdote en racontant qu'un des bénéficiaires lui avait dit un jour : "Vous êtes plus radin que votre prédécesseur".
*16 millions d'euros retirés en liquide entre 2000 et 2007 des caisses de l'Entraide professionnelle des industries et des métaux (Epim), une structure de l'UIMM destinée à apporter « un appui moral et matériel » à ses adhérents subissant un conflit du travail.