Sécheresses mondiales : un coût annuel de 300 milliards d’euros

L’ONU tire la sonnette d’alarme : les sécheresses coûtent chaque année près de 300 milliards d’euros à l’échelle mondiale. À l’occasion de la COP16 sur la désertification à Riyad, un nouveau rapport dévoile l’urgence de prendre des mesures pour contrer ce phénomène exacerbé par le changement climatique.

Stephanie Haerts
Par Stéphanie Haerts Publié le 5 décembre 2024 à 15h30
L'ONU a révélé, lors de la COP16 sur la désertification à Riyad, que les coûts mondiaux liés aux sécheresses atteignent des sommes astronomiques, soulignant l'urgence de prendre des actions concrètes.
L'ONU a révélé, lors de la COP16 sur la désertification à Riyad, que les coûts mondiaux liés aux sécheresses atteignent des sommes astronomiques, soulignant l'urgence de prendre des actions concrètes. - © Economie Matin
75%D'ici 2050, jusqu'à 75 % de la population mondiale pourrait être affectée par des épisodes de sécheresse, aggravés par le changement climatique et une gestion non durable de l'eau et des terres.

Une facture astronomique

Le rapport de l'ONU, publié en marge de la COP16, souligne les coûts exorbitants liés aux sécheresses. Ces événements climatiques coûteux nécessitent des interventions globales immédiates pour limiter les pertes économiques et environnementales. Ces chiffres alarmants soulignent l'importance d'une collaboration internationale renforcée pour développer des stratégies de mitigation adaptées. Il est impératif de favoriser une gestion durable des ressources en eau et des sols pour prévenir l'aggravation de ces crises climatiques.

Le sommet à Riyad ne se contente pas de chiffrer les pertes, il vise également à restaurer des millions d'hectares de terres dégradées. Ces efforts de restauration sont essentiels pour améliorer les revenus agricoles et réduire les pertes dues à la désertification. En parallèle, le sommet encourage les nations à adopter des pratiques agricoles innovantes et durables qui renforcent la résilience des écosystèmes locaux. La mise en œuvre de technologies avancées pour la surveillance et la gestion des terres est également à l'ordre du jour, visant à optimiser la récupération des zones affectées.

Le coût de l’inaction

Chaque minute, 23 hectares de terres sont perdus, totalisant 12 millions d'hectares par an, affectant directement plus de 2 milliards de personnes et menaçant l'approvisionnement en eau ainsi que 52 % des terres agricoles.
Chaque minute, 23 hectares de terres sont perdus, totalisant 12 millions d'hectares par an, affectant directement plus de 2 milliards de personnes et menaçant l'approvisionnement en eau ainsi que 52 % des terres agricoles.

L'inaction face aux sécheresses pourrait avoir des conséquences désastreuses, allant bien au-delà des pertes agricoles immédiates. Kaveh Madani, co-auteur du rapport, souligne que les impacts s'étendent sur les chaînes d'approvisionnement, le PIB, et même la stabilité sociale avec des problèmes de faim, chômage, et migration. Les retombées économiques des sécheresses exacerbent les inégalités, frappant le plus durement les communautés déjà vulnérables. L'appel à une action internationale coordonnée est donc plus urgent que jamais pour atténuer ces effets et protéger les moyens de subsistance des populations à risque.

Ce coût « dépasse les pertes agricoles immédiates, il affecte l’ensemble des chaînes d’approvisionnement, réduit le Produit intérieur brut (PIB), impacte les moyens de subsistance et entraîne des problèmes à long terme tels que la faim, le chômage, la migration », a souligné Kaveh Madani, co-auteur du rapport dans des propos rapportés par L'Humanité.

Une étude de 2020 parue dans Global Change Biology appuie l'idée que les actions fondées sur la nature, telles que la reforestation et une meilleure gestion des pâturages, sont non seulement efficaces mais parfois supérieures à d'autres méthodes. Ces initiatives sont capitales pour contrer les effets dévastateurs du changement climatique et doivent être une priorité à la COP16.

Quelles actions sont mises en place en France pour faire face aux sécheresses ?

En France, la gestion de l'eau est supervisée par plusieurs organismes clés, y compris le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et Météo-France, qui travaillent conjointement à surveiller les niveaux des eaux souterraines et les débits des cours d'eau. Ces mesures continuelles sont essentielles pour préparer des bulletins hydrologiques mensuels, permettant une réactivité rapide en cas de variations importantes susceptibles d'indiquer des risques de sécheresse.

Le gouvernement français a augmenté le budget des agences de l'eau, ajoutant 100 millions d'euros pour soutenir les collectivités dans l'amélioration des infrastructures d'eau potable et autres réseaux essentiels. Parallèlement, un plan d'action global vise à réduire les pertes en eau, valoriser les eaux non conventionnelles, et garantir une qualité d'eau irréprochable, répondant ainsi à une stratégie de gestion de l'eau à la fois écologique et économique.

Cette augmentation budgétaire est aussi destinée à financer des études et travaux cruciaux pour anticiper les effets des sécheresses futures et assurer une distribution équitable de l'eau. Ce plan d'action inclut des mesures pour optimiser le stockage de l'eau dans les sols et les nappes, permettant ainsi de mieux gérer les ressources durant les périodes critiques.

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Stephanie Haerts

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à l'économie, la finance, les technologies, l'environnement, l'énergie et l'éducation.

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