Fin du bonus écologique : un coup dur pour les quadricycles électriques

Le 1er décembre 2024, un décret gouvernemental a officiellement mis fin à l’attribution du bonus écologique pour les quadricycles électriques. Ce dispositif, qui permettait de réduire de 900 euros le coût d’acquisition de ces véhicules légers, ne sera plus accessible à partir de 2025. Cette mesure, justifiée par une réorientation des aides publiques, pourrait toutefois avoir des conséquences significatives sur plusieurs secteurs de l’économie, de la mobilité urbaine à l’industrie automobile.

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Par Nicolas Egon Publié le 3 décembre 2024 à 13h00
Fin du bonus écologique : un coup dur pour les quadricycles électriques
Fin du bonus écologique : un coup dur pour les quadricycles électriques - © Economie Matin
900 eurosLa subvention supprimée s'élève à 900 euros

Un marché en plein essor brusquement freiné

Ces dernières années, les quadricycles électriques ont connu une croissance remarquable sur le marché français. Avec des modèles emblématiques comme la Citroën Ami ou la Mobilize Duo, ces véhicules se sont imposés comme des solutions économiques et écologiques pour les trajets urbains. Disponibles à des prix attractifs, généralement compris entre 6 000 et 8 000 euros, ils étaient éligibles à une subvention de 900 euros, qui rendait leur achat encore plus accessible.

La suppression de ce bonus risque de ralentir l’élan de ce segment en pleine expansion. Pour les constructeurs, comme Citroën, cette mesure pourrait entraîner une baisse des ventes et menacer des plans d’investissement dans cette niche de marché prometteuse.

Une mesure économique aux répercussions multiples

Pour les ménages, notamment les jeunes et les étudiants qui constituent la majorité des utilisateurs de quadricycles électriques, la suppression du bonus représente un surcoût conséquent. Dans un contexte économique déjà marqué par une inflation élevée, ce changement pourrait dissuader certains acheteurs, les orientant vers des solutions alternatives moins onéreuses, mais souvent plus polluantes, comme les scooters thermiques ou les voitures d’occasion.

Les constructeurs spécialisés dans les quadricycles électriques pourraient subir un coup dur. Ce segment, bien que relativement petit par rapport au marché global de l’automobile, représentait une niche en plein développement. Avec des marges déjà étroites sur ces modèles, les fabricants risquent de devoir revoir leurs stratégies tarifaires ou absorber une partie du coût pour maintenir leur compétitivité. Cette situation pourrait également freiner l’innovation dans ce secteur.

L’arrêt du bonus pourrait aussi avoir des répercussions sur l’emploi, notamment dans les usines produisant ces véhicules. Citroën, Renault et Ligier, qui ont fait des quadricycles électriques un pilier de leur diversification, pourraient ralentir leurs lignes de production, mettant ainsi en danger des centaines d’emplois dans un secteur déjà en mutation.

Une décision à contre-courant des enjeux économiques actuels ?

Cette mesure intervient dans un contexte où les politiques publiques devraient, au contraire, soutenir des solutions de mobilité à faible coût et faible impact environnemental. Les quadricycles électriques remplissent ces deux critères, tout en répondant aux besoins spécifiques des centres urbains, notamment en termes de désengorgement du trafic et de réduction des émissions de CO₂.

Les critiques soulignent également une incohérence dans la gestion budgétaire. Si l’objectif est de recentrer les subventions sur les véhicules familiaux ou à forte autonomie, pourquoi pénaliser un segment qui contribue efficacement à la transition écologique tout en étant financièrement accessible ?

Vers une révision stratégique pour les constructeurs ?

Face à cette décision, les constructeurs devront adapter leurs stratégies pour limiter les impacts négatifs. Cela pourrait passer par des offres commerciales attractives, comme des programmes de leasing à faible coût, ou par l’intégration de nouveaux modèles aux performances améliorées pour justifier leur prix.

Des initiatives publiques complémentaires, comme des avantages fiscaux ou des incitations locales, pourraient également jouer un rôle pour pallier la suppression du bonus national. Cependant, l’absence de mesures compensatoires risque de laisser ce segment dans une position précaire à court terme.

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