Le gouvernement français, mené par Michel Barnier, a annoncé un nouvel engagement ferme qui est un retournement de veste total : il n’y aura pas de déremboursement des médicaments en 2025. Cette décision, annoncée dans un communiqué officiel, résulte d’une exigence du Rassemblement National (RN) et s’inscrit dans un contexte politique tendu, marqué par des menaces de censure et des négociations budgétaires ardues.
Budget 2025 : le gouvernement plie devant le RN sur les médicaments
Le déremboursement des médicaments : ligne rouge du RN
Le débat autour du budget 2025 est marqué par des tensions politiques et une menace sérieuse de censure du gouvernement de Michel Barnier. L’utilisation possible de l’article 49.3 pour faire adopter le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pourrait déclencher une motion de censure. Marine Le Pen, cheffe de file du RN, a rappelé au Premier ministre lors d’un échange téléphonique l’importance de maintenir les remboursements des médicaments, une des nombreuses « lignes rouges » définies par son parti. Le RN avait déjà obtenu d'autres concessions budgétaires, telles que l'abandon de la hausse des taxes sur l'électricité et la réduction de l'aide médicale d'État (AME).
Le gouvernement, afin d’essayer d’éviter de se faire censurer par une coalition entre le NFP et le RN, a donc préféré céder à la demande du parti d’extrême-droite.
Un simple effet d’annonce sans fondement ?
Le maintien des remboursements s'inscrit dans une stratégie qui vise à permettre au parti minoritaire présidentiel de rester au pouvoir. Toutefois, cette décision reste encadrée par des réalités réglementaires : aucune disposition législative spécifique n’a été intégrée dans le texte budgétaire, la question relevant du domaine réglementaire. Le gouvernement insiste néanmoins sur l'importance d'adopter rapidement les textes financiers pour garantir la stabilité économique du pays.
Le ministre des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, a également souligné la nécessité de réduire le déficit public, qui devrait atteindre 5 % du PIB en 2025 contre 6,1 % en 2024. Ce cadre budgétaire strict complique les marges de manœuvre du gouvernement dans ses négociations avec l'opposition.
L’engagement du gouvernement pourrait apaiser une partie des critiques et permettre d'éviter une censure immédiate. Cependant, les débats restent vifs autour d'autres enjeux, comme la revalorisation des pensions de retraite. Si le gouvernement ne parvient pas à obtenir un consensus, un rejet du texte pourrait relancer une navette parlementaire, augmentant le risque d'instabilité politique.