Dette : la note menacée, vers une nouvelle dégradation ?

Le 29 novembre 2024, l’agence de notation financière Standard & Poor’s (S&P) va procéder à une réévaluation décisive de la note de crédit de la France. Alors que la dette publique dépasse les 113% du PIB et que les réformes budgétaires peinent à s’imposer, l’issue de cette réévaluation de la note de la dette pourrait avoir des répercussions tant pour les finances publiques que pour les citoyens français.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 29 novembre 2024 à 7h27
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france, dette, note, agence, fitch, moody - © Economie Matin
110,6%La dette de la France a atteint fin 2023 les 110,6% du PIB.

Le poids de la dette publique : un frein à la note de la France

Depuis plusieurs années, la dette publique de la France est un sujet de préoccupation majeur. En 2024, elle reste au-dessus des 2 900 milliards d'euros, soit plus de 113% du produit intérieur brut (PIB). Une dette aussi élevée représente un défi pour le gouvernement, qui cherche à maintenir un équilibre entre soutenabilité des finances publiques et maintien des politiques sociales.

Les agences de notation, dont S&P, suivent de près l'évolution de la situation budgétaire. L'une des préoccupations majeures réside dans la capacité de l'État français à réduire cette dette à moyen terme. Les politiques mises en place, telles que la réforme des retraites ou les projets de révision fiscale, sont scrutées par les analystes, qui jugent de leur efficacité à stabiliser les comptes de l'État.

S&P : vers une dégradation de la note de la dette souveraine française ?

L’agence de notation S&P a placé la France sous observation pour une potentielle révision de sa note de crédit. La dernière révision de cette note date de 2020, et à l’époque, l’agence avait attribué une note "AA" stable. Mais face à l’aggravation des déficits publics, à la montée de la dette et aux tensions sociales, la France pourrait voir sa note abaissée d'un cran ce vendredi 29 novembre 2024, ce qui impacterait directement la perception du risque associé à la dette souveraine française.

Un abaissement de la note pourrait entraîner une hausse des coûts d'emprunt pour l'État, avec des répercussions sur les finances publiques. Les taux d'intérêt sur les emprunts d'État augmenteraient, alourdissant ainsi le poids de la dette à long terme. Dans un tel contexte, l'État serait contraint de redoubler d’efforts pour maîtriser ses dépenses publiques et améliorer ses recettes fiscales.

Réformes fiscales : l'enjeu de la crédibilité économique

Les réformes fiscales envisagées par le gouvernement, notamment celles concernant les retraites et l'impôt sur le revenu, sont au cœur de l'analyse de S&P. La crédibilité de ces réformes dans leur capacité à générer des économies et à maîtriser les déficits est un facteur clé pour l’agence. De plus, l’impact de ces réformes sur la croissance économique est incertain. Si les réformes n’aboutissent pas ou ne génèrent pas les effets escomptés, la France pourrait être confrontée à une nouvelle dégradation de sa note, avec des conséquences lourdes sur l’économie.

Si la note de la France est effectivement dégradée, cela se traduira par une pression supplémentaire sur les finances publiques. La dégradation de la note pourrait influencer négativement les marchés financiers, qui pourraient percevoir la France comme un acteur moins fiable pour l'investissement. En conséquence, le gouvernement devra s'attendre à des rendements plus élevés pour ses émissions de dette, ce qui entraînerait des coûts supplémentaires pour l’État.

Cette situation met également en lumière le dilemme politique auquel la France fait face. Le gouvernement devra trouver un juste équilibre entre la nécessité de réduire la dette et le besoin de maintenir des politiques sociales, en particulier dans un contexte de crise économique et de mécontentement social.

Tableau des principaux indicateurs économiques de la France en 2024

Indicateur Valeur Évolution depuis 2023
Dette publique (% du PIB) 113% +2%
Déficit budgétaire (% du PIB) 4,9% Stable
Croissance du PIB 1,1% -0,2%
Taux de chômage 7,1% -0,5%

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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