Face à une demande en berne, la Fiat 500 électrique voit sa production à l’usine de Mirafiori suspendue une nouvelle fois. Stellantis pointe du doigt des ventes décevantes en Europe et des incertitudes sur plusieurs marchés.
Stellantis ne produit plus cette voiture électrique (pour l’instant)
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Publié le 28 novembre 2024 à 15h30
4 %En Italie, pays d'origine de la Fiat 500, la situation est encore plus préoccupante : seulement 4 % des ventes de voitures concernent les modèles électriques.
La Fiat 500 électrique à l’arrêt
Le constructeur automobile Stellantis a confirmé le 27 novembre 2024 une nouvelle suspension de la production de la Fiat 500 électrique à l’usine de Mirafiori, près de Turin. Cette interruption, prévue du 2 au 17 décembre 2024, fait suite à une baisse significative des ventes sur le marché européen. En effet, les ventes de petites voitures électriques ont chuté de 54 % sur les dix premiers mois de l'année 2024.
En Italie, pays d'origine de la Fiat 500, la situation est encore plus préoccupante : seulement 4 % des ventes de voitures concernent les modèles électriques. « Cela n'est pas suffisant pour maintenir la continuité de la production », a déclaré Stellantis, tout en annonçant une fermeture collective des ateliers pendant les fêtes de fin d’année.
À Mirafiori, haut lieu de production automobile italienne, les chiffres sont parlants : 97 % de la production est dédiée aux voitures électriques, dont la Fiat 500 électrique, la Maserati GranTurismo et la GranCabrio. Malgré ce virage vers l’électrification, 1 800 salariés des ateliers de carrosserie subiront directement cette suspension.
En 2024, les périodes de chômage technique se sont multipliées. Pourtant, Stellantis affirme vouloir « garantir la continuité de toutes ses usines et activités en Italie ». L'usine fermera collectivement du 18 décembre 2024 au 5 janvier 2025 pour les fêtes de fin d'année, conformément à un accord d'entreprise.
Une demande déclinante
Plusieurs facteurs expliquent ce ralentissement. Outre la faible demande en Europe, les ventes de véhicules électriques peinent à décoller sur les marchés américain et chinois, pourtant importants pour le constructeur. Cette incertitude freine les investissements et pèse sur les perspectives de croissance.
Par ailleurs, la polémique avec le gouvernement de Giorgia Meloni exacerbe les tensions. Ce dernier accuse Stellantis de privilégier des délocalisations vers des pays à faible coût, au détriment des usines italiennes.
Si l’électrification reste une priorité, les coûts élevés de production et la demande fluctuante compliquent la stratégie de Stellantis. L'adoption de nouvelles plateformes technologiques s'annonce comme un passage obligé, mais à quel prix ?
Dans ce contexte, l'industrie automobile italienne se retrouve à un tournant. Mirafiori devra jouer un rôle clé dans l’alignement de Stellantis avec les nouvelles normes environnementales et les attentes des consommateurs.