Dans un contexte économique et sanitaire en mutation, un récent baromètre de BPCE L’Observatoire met en lumière une tendance marquante chez les Français : une forte volonté d'autoprotection dans les domaines de la santé, des finances et de la retraite. Révélant une défiance croissante envers les institutions publiques, cette étude souligne un bouleversement dans la perception que les citoyens ont de leur avenir. Les données de ce baromètre, publiées le 26 novembre 2024, offrent un aperçu précieux des comportements d'épargne et des sentiments d'anxiété qui prévalent dans la population.
La santé sous le prisme de la méfiance
Depuis quelques années, la confiance des Français envers le système de santé étatique connaît une dégringolade. En effet, selon le baromètre, seulement un Français sur deux accorde sa confiance à l'État pour gérer les défis liés à leur santé. Cette confiance, qui a chuté de 4 points par rapport à 2023, est symptomatique d'un changement de mentalité. Les Français se tournent davantage vers un cercle plus intime, privilégiant le soutien de leurs proches (64%) au détriment des institutions (50%).
Ce rapport à la santé est également marqué par une inquiétude croissante. En trois ans, le pourcentage de Français craignant pour leur santé a grimpé de 5 points, atteignant 57%. Ce phénomène de méfiance reflète une anxiété généralisée face à un avenir incertain, et un besoin pressant de s'appuyer sur des réseaux de solidarité personnels plutôt que sur des institutions jugées moins fiables.
L'épargne face aux incertitudes économiques
Dans ce climat d'anxiété, les Français montrent une volonté manifeste de préserver leur épargne. Près de 50% des répondants affirment qu'ils continueront d'épargner autant qu'en 2023, tandis que deux Français sur dix envisagent d'augmenter leur épargne. Un chiffre révélateur témoignant d'un tournant vers l'autosuffisance. Parmi ceux-ci, 56% déclarent vouloir constituer un "matelas de sécurité" pour faire face à des temps difficiles.
L'immobilier reste un axe central de cette épargne, avec 40% des Français envisageant d'investir dans ce secteur, une augmentation de 3 points par rapport à l'année précédente. L'assurance vie et les économies pour la retraite sont également en tête des priorités, témoignant d'une volonté d'assurer un avenir stable en dépit des incertitudes actuelles. "Les Français veulent avant tout une épargne plus sûre," précise le baromètre, avec 42% des épargnants plaçant la sécurité financière en tête de leurs critères.
Une culture de l'autoprotection en plein essor
Cette étude va bien au-delà des simples statistiques; elle met au jour une véritable culture de l'autoprotection chez les Français. En effet, alors que la confiance envers l’État diminue, un nombre croissant de Français choisit de se tourner vers des solutions privées pour pallier le manque de soutien institutionnel. Ainsi, 57% des répondants affirment qu'ils préfèrent compter sur eux-mêmes pour se protéger des aléas de la vie.
L’épargne, en tant qu'outil de protection, entraîne également une remise en question des valeurs traditionnelles de solidarité. Les Français semblent privilégier leur propre assurance financière, avec un désir accru de prendre en main leur destinée économique et sanitaire. Ce phénomène pourrait initier un changement durable dans la manière dont les individus perçoivent leur rapport aux institutions, entraînant des conséquences potentielles sur la politique publique et le système de santé à long terme.
Ces résultats, issus du Baromètre Assurances de BPCE L’Observatoire, illustrent des défis auxquels la société française doit faire face. Le besoin de sécurité et d'autonomie économique sera sans doute un sujet à surveiller de près, alors que les Français continuent d'adopter une posture proactive dans un monde de plus en plus incertain.
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