Après l’Assemblée nationale, Michel Barnier va devoir batailler avec le Sénat. Le projet de budget 2024 arrive dans la chambre haute. Une des mesures dans le viseur : la hausse de la taxe sur l’électricité. Cette dernière, si elle est votée, devrait avoir un impact sur les entreprises et les ménages français.
Électricité : quel impact va avoir la taxe du gouvernement ?
La taxe sur l’électricité risque de peser sur le budget des ménages
Deuxième round pour le projet de budget 2024 du gouvernement de Michel Barnier. Cette fois, au Sénat. Le gouvernement prévoit d’augmenter la taxe sur l’électricité pour renflouer les caisses. Cette mesure serait compensée par une baisse de 9 % des tarifs réglementés d’EDF en 2025. Actuellement, 60 % des foyers français bénéficient de ces « tarifs bleus », et une réduction significative pourrait représenter une économie jusqu’à 12,1 % pour certains.
Cependant, pour les 40 % restants, notamment ceux disposant de contrats indexés aux prix du marché, la hausse des taxes entraînera une augmentation nette des factures. Une famille de quatre personnes se chauffant à l'électricité pourrait voir sa facture augmenter de plus de 350 euros par an, selon certains sénateurs. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui poussent le Rassemblement National à se positionner en faveur d’une motion de censure si le budget passe en l’état.
Une perte de compétitivité pour les entreprises
Pour les entreprises, la hausse de la taxe constitue une menace sérieuse pour leur compétitivité. Une entreprise consommant 160 MWh par an, actuellement compétitive face à ses homologues allemands, se retrouverait sur un pied d’égalité, voire désavantagée par rapport à ses concurrents britanniques et flamands, par exemple.
Les électro-intensifs, regroupant environ 300 entreprises bénéficiant d’un régime fiscal spécifique, devraient préserver leur avantage. Cependant, la majorité des entreprises, notamment les PME, devront absorber des coûts supplémentaires dans un environnement déjà marqué par des marges réduites.
Cette situation pourrait paradoxalement inciter les entreprises à privilégier d'autres sources d'énergie, comme le gaz naturel, plus attractives financièrement en raison de baisses rapides des prix de gros. Ce basculement pourrait aller à l’encontre des objectifs nationaux de décarbonation.