Le laboratoire Boiron, emblématique de l’homéopathie en France, se prépare à une nouvelle vague de suppressions de postes. Fragilisé par le déremboursement progressif de ses produits, le groupe prévoit la fermeture de plusieurs sites et la réorganisation de ses activités.
Déremboursement de l’homéopathie : Boiron contraint de supprimer des postes et des sites
Un déremboursement aux lourdes conséquences pour Boiron
En 2021, l’homéopathie a été totalement exclue du remboursement par la Sécurité sociale, après des réductions progressives. Ce changement a drastiquement affecté le chiffre d'affaires de Boiron, amputé de plus de 100 millions d’euros en cinq ans. En conséquence, les volumes de ventes ont été divisés par trois, rendant inévitable une restructuration massive. Après 500 suppressions de postes en 2021, la nouvelle annonce d'une réduction supplémentaire de 145 emplois reflète l'ampleur des bouleversements pour le secteur.
Boiron a officialisé la fermeture de quatre sites de distribution situés à Clermont-Ferrand, Dijon, Reims et Sophia-Antipolis, impliquant la perte de 73 postes. En parallèle, les établissements de Bordeaux, Marseille, Nancy, Nantes, Rennes, Toulouse et Tours subiront des ajustements, avec 40 suppressions prévues. Les équipes de visite médicale ne sont pas épargnées : 32 emplois seront supprimés.
Un accompagnement social sous conditions
Pour minimiser l’impact social de ce plan, Boiron s’engage à favoriser les départs volontaires et les « mesures d’âge », des dispositifs destinés aux salariés proches de la retraite. Le laboratoire propose « un ensemble de mesures d'accompagnement visant notamment à privilégier les départs volontaires et les mesures d'âge ». Malgré ces efforts, l’incertitude reste forte pour les employés concernés.
Cette restructuration soulève des questions sur la viabilité de l’homéopathie en France, autrefois plébiscitée et remboursée à hauteur de 65 %. Aujourd’hui, Boiron lutte pour maintenir sa place sur un marché de plus en plus restreint.