Le Sénat a finalement adopté une revalorisation des retraites en deux temps pour 2025. Ce dispositif vise à protéger les pensions les plus modestes contre l’inflation.
Retraites : les sénateurs tranchent contre la revalorisation totale le 1ᵉʳ janvier 2025
Retraites : voici ce qu’il prévoit dans ce compromis
Adoptée par 231 voix contre 100, la revalorisation des retraites en 2025 repose sur un mécanisme en deux étapes. Dès le 1ᵉʳ janvier, toutes les pensions de base bénéficieront d’une augmentation équivalente à la moitié de l’inflation, soit une estimation actuelle de +0,9 %. Pour les retraités dont les pensions totales (base et complémentaire) sont inférieures au SMIC, une deuxième revalorisation interviendra au 1ᵉʳ juillet, ajustée à l’inflation réelle. Pascale Gruny, sénatrice LR à l’origine de cet amendement, assure que les retraités concernés recevront un rattrapage du manque à gagner pour le premier semestre.
Ce dispositif vise également à protéger pleinement les pensions inférieures à 1 500 € brut par mois. Ceux légèrement au-dessus de ce seuil bénéficieront d'une revalorisation "minorée".
Cette revalorisation marque un recul partiel du gouvernement, qui initialement proposait de décaler de six mois toute augmentation afin d’économiser 4 milliards d’euros. Si la nouvelle version « amoindrit le rendement attendu d’environ 500 millions d’euros », comme l’a précisé Pascale Gruny, elle se veut plus juste pour les retraités modestes.
Le Premier ministre Michel Barnier, soutenu par Laurent Wauquiez, a négocié ce compromis pour apaiser les tensions entre exécutif et majorité sénatoriale. Cependant, cette approche n'est pas sans limites : Monique Lubin (PS) dénonce une « perte sèche et définitive » pour de nombreux retraités, tandis que des élus écologistes pointent une baisse relative du pouvoir d’achat.
Une réponse à l’inflation, mais à quel coût ?
Cette réforme cherche à limiter l’impact financier sur les retraités face à l'inflation. Pourtant, alors que les pensions modestes profiteront d'une protection intégrale contre l’inflation, les retraités légèrement au-dessus de 1 500 € brut se sentiront lésés.
En parallèle, les critiques se focalisent sur les effets indirects : la baisse des recettes de 500 millions d’euros pourrait fragiliser d’autres secteurs du budget de la Sécurité sociale. Astrid Panosyan-Bouvet, ministre du Travail, a toutefois défendu le compromis en mettant en avant l’importance d’un accord parlementaire.
Si la réforme est désormais adoptée, elle reste sujette à d’éventuels ajustements lors de la mise en œuvre. Ce compromis saura-t-il répondre aux attentes des bénéficiaires ou laissera-t-il des milliers de retraités sur leur faim ?