Emploi : Les contrats de génération font un bide

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Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 22 octobre 2013 à 8h55

500 000 contrats sur le quinquennat, 75 000 d'ici à la fin de l'année 2013 : les objectifs du contrat de génération étaient peut-être un brin ambitieux, mais il fallait au moins ça pour convaincre que la baisse du chômage est possible, et que le gouvernement s'en donnait les moyens.

15 000 contrats de génération en 2013, contre 75 000 annoncés

Seulement voilà, le contrat de génération, qui octroie une aide de 4000 euros aux entreprises qui embauchent un jeune tout en maintenant un senior dans leurs effectifs (senior, en théorie, qui est censé coacher le junior) fait un bide. Intégral. Les 75 000 prévus sur 2013 sont devenus voici quelques semaines par un habile tour de passe passe seulement 25 000. Et même en divisant par trois l'objectif, le compte n'y est pas.

Mi-octobre, à peine plus de 13 000 dossiers de demande de subvention ont été déposés. Et dans le lot, certains ne remplissent pas les objectifs du contrat de génération, quand par exemple le senior n'en est pas vraiment un, ou si le junior a déjà eu un emploi avant son contrat de génération. Des détails qui conduisent l'administration à rejeter 20 % des dossiers ! Autant dire que l'on atteindra péniblement les 15 000 contrats de génération à la fin de l'année, dan le meilleur des cas.

4000 euros de prime ne suffisent pas à séduire les entreprises

Problème : le dispositif était présenté comme le pilier de la politique de lutte contre le chômage des jeunes mais aussi contre celui des seniors, dont le taux d'emploi est nettement inférieur à celui de nos partenaires européens. Une des raisons du retard à l'allumage des contrats de génération tient à l'obligation de signer des accords de branche, dans les entreprises de taille moyenne et les grandes entreprises. Or les négociations qui n'ont rien de bien stratégiques marquent le pas. Par ailleurs, le dispositif reste complexe à mettre en oeuvre, mais surtout, l'effet d'aubaine que représente la prime de 4000 euros est bien faible quand on mets dans la la balance le coût du maintien dans l'entreprise d'un senior, et l'embauche d'un jeune.

Dans les couloirs du ministère du Travail, il se dit qu'il pourrait être envisagé... d'augmenter le montant de la prime, ou encore, à l'ancienne, de contraindre les entreprises à signer un certain volume de contrats de génération (en fonction de la masse salariale) sous peine de sanctions financières. Nous rapprochant un peu plus du dirigisme étatique de l'ancienne RDA...

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Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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