500 000 contrats sur le quinquennat, 75 000 d'ici à la fin de l'année 2013 : les objectifs du contrat de génération étaient peut-être un brin ambitieux, mais il fallait au moins ça pour convaincre que la baisse du chômage est possible, et que le gouvernement s'en donnait les moyens.
15 000 contrats de génération en 2013, contre 75 000 annoncés
Seulement voilà, le contrat de génération, qui octroie une aide de 4000 euros aux entreprises qui embauchent un jeune tout en maintenant un senior dans leurs effectifs (senior, en théorie, qui est censé coacher le junior) fait un bide. Intégral. Les 75 000 prévus sur 2013 sont devenus voici quelques semaines par un habile tour de passe passe seulement 25 000. Et même en divisant par trois l'objectif, le compte n'y est pas.
Mi-octobre, à peine plus de 13 000 dossiers de demande de subvention ont été déposés. Et dans le lot, certains ne remplissent pas les objectifs du contrat de génération, quand par exemple le senior n'en est pas vraiment un, ou si le junior a déjà eu un emploi avant son contrat de génération. Des détails qui conduisent l'administration à rejeter 20 % des dossiers ! Autant dire que l'on atteindra péniblement les 15 000 contrats de génération à la fin de l'année, dan le meilleur des cas.
4000 euros de prime ne suffisent pas à séduire les entreprises
Problème : le dispositif était présenté comme le pilier de la politique de lutte contre le chômage des jeunes mais aussi contre celui des seniors, dont le taux d'emploi est nettement inférieur à celui de nos partenaires européens. Une des raisons du retard à l'allumage des contrats de génération tient à l'obligation de signer des accords de branche, dans les entreprises de taille moyenne et les grandes entreprises. Or les négociations qui n'ont rien de bien stratégiques marquent le pas. Par ailleurs, le dispositif reste complexe à mettre en oeuvre, mais surtout, l'effet d'aubaine que représente la prime de 4000 euros est bien faible quand on mets dans la la balance le coût du maintien dans l'entreprise d'un senior, et l'embauche d'un jeune.
Dans les couloirs du ministère du Travail, il se dit qu'il pourrait être envisagé... d'augmenter le montant de la prime, ou encore, à l'ancienne, de contraindre les entreprises à signer un certain volume de contrats de génération (en fonction de la masse salariale) sous peine de sanctions financières. Nous rapprochant un peu plus du dirigisme étatique de l'ancienne RDA...