Selon le Baromètre EY 2024, l’attractivité de la France pour les investisseurs étrangers connaît une baisse marquée, notamment en raison d’incertitudes politiques et fiscales. Près de la moitié (49%) des dirigeants d’entreprises à capitaux étrangers avouent en effet avoir réduit ou reporté des investissements suite à la dissolution de l’Assemblée nationale.
Investissements étrangers : la France attire moins, et c’est la faute de Macron
Investissements étrangers : l’incertitude politique de l’été 2024 a poussé les entreprises à les réduire ou les reporter
La dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024 a considérablement impacté l’attractivité de la France. En effet, 50% des dirigeants d’entreprises à capitaux étrangers interrogés par le cabinet EY estiment que celle-ci s’est dégradée depuis juin 2024. Ce climat d’instabilité, associé à une incertitude fiscale et législative, a poussé 49% des investisseurs à réduire leurs projets pour 2024. Toutefois, aucune annulation totale des projets n’a été enregistrée, témoignant d’une certaine résilience des fondamentaux français. Les principales inquiétudes concernent l’absence de réformes, la remise en cause de décisions publiques clés ainsi que la fiscalité, perçue comme étant trop lourde.
En outre, les entreprises expriment des réserves quant aux coûts du travail et à la situation budgétaire nationale. Si la qualité de la main-d’œuvre française demeure un atout majeur, des questions subsistent quant au financement durable du système éducatif et à la capacité d'innovation de la France. Ce dernier aspect est d’autant plus critique que le Crédit d’Impôt Recherche, pilier de la compétitivité, est régulièrement remis en cause.
Investissements étrangers : la majorité des projets suspendus en 2024 devraient se concrétiser en 2025
Malgré les turbulences, les investisseurs envisagent de reporter leurs décisions à 2025 plutôt que de les annuler. Ainsi, 84% des projets suspendus en 2024 devraient se concrétiser. L’innovation et les services demeurent des secteurs attractifs : plus de 60% des dirigeants planifient des activités de R&D ou de services d’ici 2027. Cependant, seulement 15% envisagent d’implanter des centres de décision en France, reflet d’un scepticisme persistant face au coût de la main-d’œuvre et à la stabilité politique.
Face à la montée du protectionnisme américain et des ambitions chinoises, les décideurs internationaux appellent la France à clarifier sa stratégie économique. Des priorités émergent : renforcer la transition énergétique, réduire les dépenses publiques et moderniser le cadre fiscal pour préserver l’attractivité du pays.